Essai Peugeot 508 : haut de gamme tricolore

Publié le 13 mai 2020 par Caroom Guide Auto @Caroom_fr

Avec sa métamorphose de 2018, la Peugeot 508 a fait un bon en avant côté design, passant d'une sage berline adorée des VTC à une auto élancée, agressive et bien proportionnée. Et pour ne rien gâcher, ses prestations routières se montrent tout aussi intéressantes. Voici notre essai automobile !

Peugeot et les berlines, c'est un peu une histoire d'amour. 405, 406, 407, sans oublier les plus cossues 605 et 607 pour ne citer que les plus récentes, la marque au Lion a toujours laissé une place aux voitures à trois volumes dans sa gamme. La 508 première du nom s'est forgée une réputation de berline confortable et spacieuse, des atouts qui ont beaucoup plu aux chauffeurs de taxi et chauffeurs privés. Il n'y a qu'à sillonner la capitale pour s'en convaincre. Mais quand est venue l'heure du renouvellement, Peugeot a fait le choix de trancher radicalement avec sa devancière.

Extérieur et design de la Peugeot 508

Lors de sa présentation au public, l'actuelle génération de 508 a fait couler beaucoup d'encre. Qu'un constructeur français ose à se point verser dans l'agressivité n'est pas passé inaperçu, preuve en est avec le titre de la " Plus belle voiture de l'année 2018 " décerné à la berline Peugeot lors du 34ème Festival Automobile International. Beaucoup des éléments de design introduits sur le concept car Exalt se retrouvent sur la 508, à commencer par la calandre et les phares effilés. De l'étude de style, le modèle de production a également repris la silhouette fuyante, façon " coupé 4 portes ", ainsi que les feux arrière en forme de griffe.

La 508 a par ailleurs introduit un nouveau langage stylistique dans la gamme Peugeot, notamment avec l'apparition pour la première fois des crocs LED à l'avant. Ces feux de jour, qui encadrent toute le face avant, se retrouvent aussi sur des productions plus récentes comme la citadine 208 ou encore le SUV urbain 2008. Au global la 508 ne laisse pas indifférent, et même si elle bénéficierait visuellement d'une garde au sol réduite d'un bon centimètre, elle reste l'une des berlines de sa catégorie les plus réussies esthétiquement.

Intérieur et habitabilité

Prendre place sur le siège conducteur de la 508 est une expérience étonnante tant l'on a l'impression de se retrouver dans un coupé. L'ensemble des commandes est tourné vers soi, y compris l'écran qui trône sur la planche de bord. Le tunnel centrale est pour sa part très imposant (les prises USB se trouvent sous celui-ci, ce qui ne facilite pas leur accès), ce qui place les deux sièges avant dans une sorte de cocon. C'est agréable et cela renforce le sentiment d'être à bord d'une voiture plus exclusive qu'elle ne l'est réellement, en revanche ça ne joue pas en faveur de l'espace à bord. On peut vite se sentir confiné dans l'habitacle, et les places arrière confirment bien ce constat. Du fait de la silhouette très élancée et de la ligne de toit fuyante, les passagers arrière doivent composer avec une garde au toit réduite. Les plus de 1m80 ne seront donc pas très à l'aise sur de long trajets, même si l'espace aux jambes ne pose pas de soucis particulier. Reste que le break SW est tout de même plus indiqué pour les grands gabarits.

La finition et les matériaux employés sont qualitatifs, surtout dans la finition haute GT qui bénéficie, entre autres, d'une sellerie spécifique bi-matière des plus réussies. Petit écueil au niveau de l'écran de bord toutefois, qui n'est pas des plus simples à manipuler entre navigation tactile et touches physiques. Ces dernières ne sont pas que de simples raccourcis mais servent en fait à appeler des fonctions bien spécifiques auxquelles on ne peut pas forcément accéder directement depuis l'écran tactile, suivant le menu dans lequel on se trouve. Il faut donc un vrai temps d'adaptation avant de comprendre comment le système fonctionne, sous peine de chercher des heures comment passer d'une fonction à l'autre.

Que vaut la 508 sur la route ? Essai en conduite

Peugeot brille souvent par la qualité de ses châssis et la 508 ne déroge pas à la règle. La berline fait preuve d'un bel équilibre et d'un dynamisme bienvenu, qui transforme n'importe quel trajet en récréation pour peu qu'il y ait quelques virages. Le poids relativement contenu de 1 420 kg joue en faveur de cette agilité, même si l'empattement assez long (2,8 m) ne transforme pas non plus la Sochalienne en sportive. L'amortissement piloté est assez bien calibré et permet de profiter soit d'une berline confortable et prévenante pour le dos, soit d'une auto un peu plus verrouillée et vivante, avec des mouvements de caisse maîtrisés, suivant le mode choisi. Dans tous les cas, le petit volant rectangulaire indissociable du i-Cockpit confère une sensation de légèreté et d'immédiateté à la direction, qui est par ailleurs assez consistante et précise.

Sous le capot, le 4-cylindre essence 1.6 THP fait bien le job en 225 ch (moteur réservé à la GT), mais il ne distille absolument aucune sensation. Son caractère est très lissé par la boîte automatique à 8 rapports, relativement douce en conduite coulée mais complètement perdue dès que le rythme augmente. Peugeot laisse tout de même le choix d'un mode manuel pour prendre le dessus, mais les passages de rapports ne sont pas suffisamment rapide, surtout au rétrogradage, pour prendre un réel plaisir à attaquer avec la 508. Aussi n'est-il pas incongru de se tourner plutôt vers le THP 180 (même bloc que le 225, simplement bridé), disponible sur les finitions inférieures, qui est bien suffisant en terme de performance et qui distille exactement le même agrément.

Notes et avis sur l'essai Peugeot 508

Esthétique

⭐️⭐️⭐️⭐️

La 508 en jette et il n'y a que sur les finitions d'entrée de gamme, sans les phares full LED, qu'elle est moins attrayante. On vous recommande chaudement l'option !

Conduite

⭐️⭐️⭐️⭐️

Avec un bon compromis entre confort et dynamisme en présence de la suspension pilotée, la 508 est une berline qui s'apprécie au volant.

Praticité

⭐️⭐️⭐️

Sacrifier un peu d'espace à bord sur l'autel du style est un pari osé sur ce segment, mais ne fait pas non plus de l'auto une punition pour les passagers arrière, sauf très grands. On aimerait que le système multimédia soit plus intuitif.

Rapport Qualité/Prix

⭐️⭐️⭐️

Peugeot, à l'image de Volkswagen, pratique des tarifs qui place la marque entre généraliste et premium. Bien conçue mais pas exempte de défaut, la 508 est recommandable mais pas très bon marché.

Bilan de notre essai de la 508

La Peugeot 508 est une bonne voiture, bien née et agréable à conduire. Il faut toutefois composer avec un espace à bord restreint et des motorisations qui manquent un peu de folie, surtout au regard de la ligne agressive et très réussie. Si les normes anti-pollution n'étaient pas aussi drastiques, elle aurait peut-être pu bénéficier d'un 6-cylindres qui lui aurait alors permis d'avoir ce petit supplément d'âme qui lui fait défaut, tout autant qu'il l'aurait posée comme une alternative à l'offre premium. La 508 démarre à 33 350 € en concession (25 230 € du côté de nos mandataires) avec un diesel de 130 ch et une boite manuelle, tandis que la GT THP 225 de notre essai monte jusqu'à 47 500 €.