#thelancet #COVID-19 #inhibiteursRAAS Utilisation des inhibiteurs du système rénine-angiotensine-aldostérone et risque de COVID-19 requérant une admission à l’hôpital : étude cas-témoin sur population

Publié le 15 mai 2020 par Tartempion77 @NZarjevski

COVID-19: masques de protection, thermomètre à prise de température corporelle, et traitement de base contre les symptômes
Source: https://pixnio.com/fr/media/coronavirus-covid-19-durgence-masque-visage-protection


Des questions ont été soulevées, concernant la possibilité que les inhibiteurs du système rénine-angiotensine-aldostérone (RAAS) pourrait prédisposer les personnes à un COVID-19 sévère ; cependant, des évidences épidémiologiques pouvant le confirmer manquent toujours à l’heure actuelle. Nous faisons état d’une étude cas-témoin réalisée sur population réalisée à Madrid, en Espagne, depuis l'apparition de l’épidémie de COVID-19.
Dans cette étude cas témoin réalisée sur population, nous avons sélectionné et recruté des patients de manière séquentielle des patients d’âge 18 ans porteurs d’un diagnostic confirmé de COVID-19 requérant une admission à l’hôpital, dans sept hôpitaux situés à Madrid, admis entre le 1er mars et le 24 mars 2020. Comme groupe de contrôle, nous avons échantillonné au hasard dix patients par cas, individuellement appariés par âge, genre (homme ou femme) et région (c’est-à-dire Madrid), et par date d’admission à l’hôpital (mois et jour [...]), à partir de la base de données BIFAP (base de données de soins de santé primaires, mise à jour de 2018). Nous en avons extrait de l’information sur les comorbidités et prescriptions de traitements jusqu’au moins un mois avant la date de référence d’enregistrements électroniques de données cliniques des cas et des témoins. Le critère relevé était l’admission à l’hôpital des patients atteints de COVID-19. Afin de minimiser les facteurs confusionnels par indication, l’analyse principale était focalisée sur l’évaluation de l’association entre les patients COVID-19 requérant une hospitalisation et l’utilisation d’inhibiteurs RAAS, en comparaison de l’utilisation d’autres médicaments antihypertenseurs. Nous avons calculé des odds rations (ORs) et les intervalles de confiance à 95% (IC 95%), ajustés pour l’âge, le sexe, et les comorbidités cardiovasculaires et facteurs de risque à l’aide de modèles de régression logistique conditionnelle. (…).
Nous avons recueilli des données de 1 139 cas et de 11 390 témoins. Parmi les cas, 444 (39.0%) étaient des femmes et l’âge moyen était de 69.1 ans (Déviation Standard [DS] 15.4); et, malgré l’appariement pour le genre et l’âge, une proportion significativement plus élevée de cas présentaient une maladie cardiovasculaire pré-existante (OR 1.98, IC 95% 1.62-2.41) et de facteurs de risque (1.46, 1.23-1.73) par rapport aux témoins. En comparaison avec la prise d’autres médicaments antihypertenseurs, les sujets traités à l’aide d’inhibiteurs RAAS avaient un OR ajusté pour le COVID-19 requérant une admission à l’hôpital de 0.94 (IC 95% 0.77-1.15). Aucune augmentation de risque n’était observée ; ni avec des inhibiteurs de l’enzyme de conversion (OR ajusté 0.80, 0.64-1.00), ni avec des bloqueurs du récepteur à angiotensine (1.10, 0.88-1.37). Ni le sexe, ni l’âge, ni un contexte de risques cardiovasculaires n’ont modifié l’OR ajusté entre la prise d’inhibiteurs RAAS et une maladie COVID-19 requérant l’admission à l’hôpital, alors qu’un risque diminué de COVID-19 requérant l’admission à l’hôpital était relevé chez les patients diabétiques et ceux sous traitement par inhibiteurs RAAS (OR ajusté 0.53, IC 95% 0.34-0.80). Les ORs ajustés étaient similaires entre les divers degrés de gravité de COVID-19.
Les inhibiteurs RAAS n’augmentent pas le risque de COVID-19 requérant une admission à l’hôpital, cas à issue fatale et cas admissibles en unité de soins intensifs inclus. La prise d’inhibiteurs RAAS n’a pas à être interrompue pour empêcher la survenue d’un cas de COVID-19 grave. Prof Francisco J de Abajo, PhD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 14 mai 2020
Financement : Instituto de Salud Carlos III.
Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ