Alchimie externe et interne

Publié le 08 juin 2020 par Anargala
le sage Agastya, avec sa ceinture de méditation, Népal

Le plus souvent, la description de la vie intérieure semble s'inspirer, en tout ou en partie, de l'alchimie.

Une expérience de reconstitution d'opération d'alchimie tantrique illustre cette relation.

La solidification du mercure, mūrchā. L'étape suivante est la sublimation (pātana).

Sur le plan mental, correspond à la pratique de la concentration sur un support. Mūrchā signifie aussi "évanouissement" et correspond aux expérience de laya ou "disparition" du mental. Ces disparitions sont provisoires. Pour être définitives, l'attention doit y plonger : c'est la dévotion, bhakti, élément essentiel de l'alchimie.

La solidification ou concentration du mental/attention est suivie de la sublimation de l'attention. Solve et coagula. Fermeture puis ouverture, contraction puis expansion, mort et renaissance.

C'est précisément ce que nous avons vu dans la vidéo du verset 80 du Vijnâna Bhairava Tantra :


D'abord l'attention est stabilisée, solidifiée (stabdhāṃ dṛṣṭim=mūrchā), puis elle est sublimée (nipātya ca=pātana) avant d'être totalement libérée (nirādhāraṃ kṛtvā) et d'"atteindre Shiva" (śivaṃ vrajet).

Dans ce symbolisme, le mercure (rasa, la semence divine tombée sur terre) symbolise l'attention volatile et fascinante, le "mental", le souffle et le sperme. Dans tous les cas, il s'agit de les immobiliser pour les transmuter.

Ce chemin est le chemin de la méditation de Shiva, les yeux ouverts, l'attention inversée.