Samuel Schmid est surtout toujours capable... de ne rien faire

Publié le 21 juillet 2008 par Francisrichard @francisrichard
Décidément, quand je mettais samedi dernier (Samuel Schmid, le conseiller fédéral zéro ) au conseiller fédéral Samuel Schmid la note zéro, j'étais encore bien charitable. L'affaire Nef (voir photo ci-contre parue dans Le Matin), comme il faut bien l'appeler maintenant, montre à quel point Samuel Schmid n'est pas à la hauteur de sa tâche et qu'il mérite toujours zéro, mais un zéro pointé, c'est-à-dire éliminatoire. Les déclarations successives du conseiller fédéral zéro, mises bout à bout, sont en effet affligeantes.

Quand on a appris que le brigadier Roland Nef était sous le coup d'une plainte pénale au moment de sa nomination, Samuel Schmid avait tenté de rassurer. Cette plainte était retirée et relevait de la sphère privée. Samuel avait donc circulé pour ne rien voir de ce qu'avait fait Roland pour être poursuivi. Il n'avait pas cru bon d'en toucher mot à ses collègues du conseil fédéral, s'agissant somme toute d'une peccadille, dont personne ne parlerait plus jamais. C'est pourquoi il n'avait pas eu la curiosité de s'intéresser au pourquoi de ladite plainte pénale. 

Quand on appris que ladite plainte pénale n'avait été retirée que plusieurs mois après la nomination du brigadier Nef à la fonction éminente de chef de l'armée, Samuel Schmid, après plusieurs jours de silence, avait tenté de s'expliquer. Il ne savait rien (voir Le Matin ici ), mais il avait pris "un risque calculé". La preuve qu'il avait eu raison était que cette plainte avait été classée. Il n'y avait donc pas de quoi fouetter un chat. Samuel Schmid n'avait pas expliqué comment il avait fait son calcul mirobolant.

Quand on a appris que ladite plainte pénale avait été déposée par l'ex-compagne du brigadier pour harcèlement par SMS et courriels de la part de son amant follement jaloux, on pouvait douter, comme Philippe Barraud ( ici ), que Roland Nef soit bien à sa place à la tête de l'armée s'il maîtrisait aussi mal ses émotions dans le privé, et que Samuel Schmid soit bien à la sienne au conseil fédéral s'il connaissait aussi mal le militaire qu'il avait proposé pour occuper cette fonction suprême, et à qui il conservait d'ailleurs toute sa confiance.

Quand on apprend que Roland Nef, non content d'avoir harcelé lui-même, a communiqué (voir Le Matin ici ) adresse électronique, numéro de natel, adresse privée, photo de son ex-compagne, via des petites annonces de sexe, à des obsédés sexuels, et qu'un harcèlement d'une autre ampleur en a résulté, Samuel Schmid ne trouve qu'une parade. Il suspend le chef de l'armée jusqu'au 20 août prochain. Il lui a certes trop fait confiance, mais il veut lui laisser une dernière chance de prouver qu'il est digne tout de même de confiance (voir Le Matin ici ). Comprenne qui pourra.

C'est devenu une habitude. Samuel Schmid remet au lendemain, un lendemain bien lointain en l'occurrence, ce qu'il devrait faire le jour même. Il n'est pas près non plus de démissionner, ce qu'il aurait pourtant de mieux à faire. "Je suis capable", déclare-t-il. Il est surtout toujours capable... de ne rien faire ou, si vous préférez, incapable de faire quoi que ce soit en situation de crise. Il pratique la politique de l'autruche, espérant qu'avec le temps les choses s'arrangeront d'elles-mêmes, alors qu'il continue de s'enfoncer... au-dessous de zéro.

Francis
Richard