Jacques Bonnaffé - Festival Wazemmes l'Accordéon 2008 - Maison Folie Wazemmes

Publié le 22 juillet 2008 par Emeute Visuelle
Jacques Bonnaffé, "Joue moi quelque chose" - 11 mai - Salle de spectacle de la Maison Folie Wazemmes

Cinq histoires d'amour viennent s'inscrire en contrepoint à la modernisation et à la banalisation de la vie dans un village de montagne. Avec des mots qui ont la force de la simplicité et de la vérité, ces récits content l'amour, l'attachement à la terre, mais aussi la détresse, la mort et l'immense solitude des derniers paysans. Ceux qui, comme Félix l'accordéoniste, n'auront pas de femmes, car quelle femme voudrait de cette vie ? Alors ce sont aussi les histoires du divorce final des hommes d'avec leur terre. Pourtant, si l'on ne connaît le bonheur qu'en de fugitifs moments, pour chacune des destinées de Joue moi quelque chose , il y a encore, au fond de la souffrance, la musique.

Représentation, tel est le mot qui nous mène puisqu'au bout du compte on se retrouve au théâtre un soir pour plonger dans la vérité d'une histoire simple, en scène où un acteur est « représentant » de Félix qui vit seul dans sa ferme au plein coeur du Jura, à charge de représenter quelqu'un qui n'est pas souvent joué en scène, un sauvage, un discret. Il y a quelque chose d'énorme à faire vibrer de ce côté là, comme une reconnaissance à des vies ignorées. Félix, « anti-diot » de village à sa manière...

Ce spectacle aime se faire avec les spectateurs, c'est une part de son originalité : des pages de l'histoire en scène sont lues par des enfants invités (travail associé à des classes d'élèves) des moments de répétitions sont partagés avec les passionnés de l'écriture, des auteurs, les connaisseurs d'un genre littéraire très en vogue, « le roman de terroir », avec coupures sous forme de conférence publique, apéros parleurs, des musiciens amateurs interviennent aussi, ou des comparses locaux... Le spectacle fait tache d'huile, ce qui n'est pas rare chez les bouffeurs de frites ou autres demi-belges mal confinés.








Photo Hervé Leteneur - Skenea.eu