#2020RacontePasTaVie - jour 233, la mer à manger

Publié le 20 août 2020 par Aymeric


Je ne sais plus si je vous en ai déjà parlé mais je ne suis pas très porté – culinairement parlant – sur les produits marins.

A vrai dire je peux même aller jusqu’à affirmer que dans la grande majorité des cas j’ai horreur de ça.
(Et pour certains produits je ne comprends même pas que l’humanité ait eu un jour l’idée de se mettre ça dans le gosier.)

Il y a peut-être une raison historique à cela.
Quelqu’un m’a raconté un jour que si on glissait un vomitif dans une nourriture quelconque, destinée à un chien, ce dernier, une fois le vomitif ayant fait effet, ne toucherait plus jamais à ladite nourriture de sa vie.
Jamais.

Il a dû se passer quelque chose de semblable dans mon existence, enfant, alors que je suivais mes parents et notre camping-car jusque dans une virée en Espagne.
Un soir que nous dînions au restaurant, je fus dupé par le menu.
Quand on me traduisit les plats en option, abusé par ce que peut renvoyer le mot fruit de douceur, de sucré et de fraîcheur bienvenue dans la chaleur espagnole je commandais une paella aux fruits de mer.

Vous aurez bien entendu deviné ce qui se passa après, à la lumière de mon préambule.
Après l’ingestion, aussi partielle que pénible, du plat, il ne m’a fallu que très peu de temps avant de généreusement le dégobiller.
En même temps s’inscrivait en moi un dégoût durable pour les fruits – changez moi ce nom, c’est un scandale ! – de mer.

Avec les années cette défiance initiale s’est peu à peu élargie à à peu près tous les produits marins. Et, même si je suis pour beaucoup d’autres mets bien moins difficile que je ne l’étais autrefois – tout en conservant tout de même un assez grand nombre d’incompatibilités alimentaires – j’ai peur qu’en cette matière, marine, il n’y ait pas de retour en arrière.
Le temps ne fera rien à l’affaire même s’il presse pendant que votre patience s’use.