Kool & The Gang

Publié le 03 septembre 2020 par Hunterjones

Je sais, je vous fais beaucoup de portraits musicaux. 

Mais trop souvent, la musique me sauve la vie.

Encore ce dernier samedi.

Jersey City.

 New Jersey.

1964.


6 amis de l'école Lincoln High School sauf le guitariste Charles Smith, choisissent de se partir un band instrumental. Robert "Kool " Bell à la basse, son frère Ronald et Dennis "D.T." Thomas au saxophone, Robert "Spike" Mickens à la trompette, Ricky West aux claviers et George Brown à la batterie seront The Soul Town Band, The New Dimensions ou Kool & The Flames. Enfants, la famille Belle habite le même édifice à logements que Thelonious Monk qui sera le parrain de Robert. Papa est boxeur, leur oncle aussi, et ils habitent NY pour mieux s'y entraîner. Miles Davis les fréquente parfois, voulant devenir boxeur, lui-aussi. 
Ils font les ouvertures pour McCoy Tyner, Pharoah Sanders ou Leon Thomas. Ils font d'abord des reprises motown, mais vers 1967, jouent leur propre matériel au Blue Note Lounge de New Jersey. En 1969, on les avise de changer de nom afin de ne pas les confondre avec le band de James Brown, The Famous Flames. Leur leader, Robert "Kool" Bell choisit d'enregistrer le groupe comme Kool & The Gang. 
Quand un producteur les découvre, il leur impose un autre guitariste, Woody Sparrow, pour leur premier album, instrumental. Il ne sera que de cet album. Après avoir été forts impressionnés par une prestation scénique de Willie Feaster And The Mighty Magnificent, ils choisissent de lancer deux albums en spectacle pour faire suivre leur premier effort. En 1972, ils lancent deux nouveaux albums studio. Ils font du jazz, du rock et de l'instrumental, on arrive pas à les catégoriser. Ils funkent en chien!

Wild & Peaceful, lancé à l'automne 1973,  produit 2 chansons multimilionnaires. Un an plus tard, le lancement d'un nouvel album est un bon prétexte pour les (ré)inviter à Soul Train, une émission télé qui propulse toujours les ventes et qui fait un bien énorme aux humains à la peau noire. À l'été 1975, le groupe lance son 6ème album studio. 


À partir de 1976, le punk et le disco se font concurrence. Kool & The Gang lancera trois albums, mais peine à rejoindre quiconque, leur son tentant de s'adapter aux nouvelles tendances, mais n'y arrivant pas vraiment. Trahissant leur naturel Soul/pop/funky/dance. Toutefois, le groupe attire un large auditoire avec une participation au giga-succès du film Saturday Night Fever. Un an avant, Summer Madness est utilisée dans le tout aussi grand succès du film Rocky
Après presque 10 ans sans chanteur réel, le groupe, qui s'empêchait de chanter des ballades, choisit enfin de s'en engager un vrai. James "J.T." Taylor. Puis ils s'associent au producteur brésilien Eumir Deodato. Celui-là sera derrière la console pour les 4 prochains albums. Dès 1979, le succès est immédiat. Ladies Night devient leur meilleur vendeur. L'album suivant, un plus gros succès encore. Robert Bell signe une chanson qu'il veut être un hymne national. Ça fonctionnera à merveille. Celebration est non seulement utilisée largement pour illustrer les conquêtes de championnats du baseball majeur de 1981, celle de la NBA, mais aussi pour souligner le retour au pays des otages de la prise d'otages en Iran. La chanson sera très souvent utilisée dans les sports partout dans le monde par la suite. Mission accomplie pour "Kool". À l'automne, la sortie d'un nouvel album continue de les garder cools. Une chanson immortelle s'y trouve. L'album de 1982 aura plus de difficultés à atteindre les 500 000 ventes, mais contient encore des incontournables du groupe. Ce sera le denier album avec Eumir Deodato.

L'album suivant sera produit par le band qui assure et gère de plus en plus de manière autonome sa carrière. En 1984, avec maintenant l'avènement du vidéo bien ancrée dans l'industrie, leur nouvel album sera leur plus grand vendeur d'albums studio à vie avec 4 singles se logeant dans les top 20 en 1985. Visitant les bureaux de l'étiquette de disque à Londres, les frères Bell tombent sur Bob Geldof qui leur fait le pitch de son projet Band Aid. Les frères Bell et J.T. de Kool & The Gang seront des rares, sinon les seuls artistes des États-Unis à y participer. 

En 1985, on laisse carrément tomber toute forme de gérance et on préfère engager, en temps et lieux et si nécessaire, des consultants ou des agents temporaires de projets ou de tournée. David Lee Roth de Van Halen assiste à un de leurs spectacles et découvre que leur public est largement féminin. Il les invite à faire leur première partie, eux qui ont un public largement masculin.


Après la sortie de leur album de 1986, J.T. quitte le groupe pour une carrière solo. En 1987, le band s'associe aux écoles des États-Unis et offre des billets gratuits pour leurs concerts à tous les élèves ne manquant aucune journée d'école. Leur album le plus mal reçu sera leur prochain. Si mal reçu que tout ce qui suivra passera plus ou moins inaperçu. Ils lancent un autre album en 1992. Puis, J.T. dont la carrière solo ne va nulle part, revient pour l'album de 1996. Le succès ne revient pas. J.T. quitte à nouveau. L'album de 2001 tente d'inclure des éléments de hip hop. Bof. On lance une compil dont les versions sont modifiées et avec des invité(e)s. Puis, trois ans plus tard, un autre effort. Leur 24ème album studio sera un album du temps des fêtes, en 2013. Et leur dernier. 
Les frères Bell sont musulmans depuis les années 60. 

Seuls, Robert "Kool" Bell, Ronald, reconnus aussi sous les noms musulmans de Muhammad Bayan et  Khalis Bayan, Dennis Thomas et George Brown sont avec le groupe depuis 56 ans. 

Le groupe fête les 50 ans de son premier disque cette année. 

En taillant la haie, ma conjointe, voyant le bordel a dit "Oulalala", ce à quoi j'ai répondu "Let's go dancing". Ce qui a fait rire ma fille qui trouvait que je n'avais pas rapport. Je lui ai fait écouter.

La liste de lecture du groupe sur Spotify "This is Kool & The Gang" m'a sauvé la vie, dimanche dernier, pendant que je taillais la haie et désherbais le sol, me faisant oublier que les banlieuseries éteignent l'enthousiasme.

Funky Fun est devenu le moment.