Fille, femme, autre, Bernardine Evaristo… rentrée littéraire 2020 !

Par Antigone

Traduit de l’anglais (Royaume-Uni) par Françoise Adelstain

Je ressors de cette lecture un peu sonnée et ébahie, sans être certaine réellement de la nature de ce que j’ai lu, ni de comment je vais bien pouvoir en parler. Fille, femme, autre… est un roman ambitieux, et qui s’avère à la lecture magistral, quoique dense et exigeant. Déjà, dès les premières lignes, on remarque sa structure particulière, sans majuscules de début de phrases, ni de points. Car ce livre est un chant. Il chante des femmes, presque toutes noires, de 19 à 93 ans, et qui racontent comment elles ont vécu leur vie sur le sol britannique. Il faut un peu s’accrocher, pour être honnête, pour retenir les prénoms de toutes ces femmes, les liens qui les unissent les unes aux autres. Mais s’accrocher vaut le coup, vraiment, car Bernardine Evaristo brosse en fait, et avec talent, toutes les manières possibles d’être humaine sur cette terre, lorsque l’on est une femme, de surcroît noire, mais aussi lesbienne, autonome et forte. Comment alors aborder l’amour, la perte de l’amour, le désir d’amour et sa blessure ? Comment grandir, faire sa place dans le monde, ne pas rester à sa place, dépasser les préjugés, s’exprimer ? Comment s’imposer, et ne pas laisser filer le bonheur ? Dans ce roman choral aux multiples rencontres, elles vont se battre mais aussi laisser fondre en elles l’amour quand il advient, car il a parfois été depuis longtemps désiré ou depuis longtemps perdu. J’ai aimé faire connaissance avec toutes ces personnalités, leurs faiblesses et leurs secrets. Bernardine Evaristo a été fière d’être la première femme noire à remporter le Booker Prize pour ce livre. C’est cette même fierté qui émane aussi de son récit, en donnant à ses protagonistes, plus habituées à l’ombre en littérature, un rôle de premier plan, symbolisé par cette pièce de théâtre, qu’Amma monte durant tout le roman, et qui met en scène des amazones africaines.

Editions Globe – 2 septembre 2020

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…    

En lecture commune avec Sylire et Mes pages versicolores


(clic sur le logo pour retrouver des lectures communes autour de la rentrée littéraire et nous rejoindre)