Frappologie : une nouvelle technique qui remet en cause l’anonymat sur Internet

Publié le 08 octobre 2020 par Bixou9411
Votre manière d'utiliser un clavier d'ordinateur constitue une signature unique: promue pour renforcer la sécurité en ligne, cette "biométrie comportementale" risque de menacer la préservation de l'anonymat sur Internet.

Identifier les individus par la biométrie comportementale

On appelle biométrie comportementale l'identification d'un individu par une caractéristique non pas physique (ADN, empreintes digitales, iris de l'œil, salive, etc.) mais... comportementale. C'est ce que vous faites (parler, chanter, se mouvoir, etc.) et non ce que vous êtes qui permet alors de vous identifier, la signature comportementale se révélant être aussi unique que la signature génétique d'un individu.

La sous-discipline qui étudie la manière d'utiliser un clavier d'ordinateur répond au nom évocateur de "frappologie", en quelque sorte l 'équivalent numérique de la graphologie. Et les frappologues ont ces dernières années considérablement avancé dans leurs expériences: une équipe française de l'ENSI à Caen est par exemple capable de différencier à plus de 50% de probabilité un homme d'une femme par la seule analyse de la dynamique de frappe sur le clavier.

Plusieurs des entreprises qui travaillent sur des applications concrètes de l'identification par le profil de frappe des touches de clavier ont mis en ligne des démonstrations.

La plus complète est celle de BehavioSec. Pour s'y essayer, il suffit d'accorder dix minutes au site, pendant lesquelles vous allez devoir entrer des textes des chiffres dans des champs, dans une simulation d'achat en ligne ou de consultation d'un compte en banque. Dans l'exemple présenté ci-dessous, le logiciel nous demande de simuler l'achat d'une paire de baskets sur un site de e-commerce, en entrant des codes de carte bleue et des coordonnées fictives: http://www.behaviosec.com/technology/demos/

Pour ceux qui veulent en savoir plus, voici un autre article du publié sur Le Monde : http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/05/28/frappologie_1686154_3234.html