"Le premier jour du reste de ta vie" sort aujourd'hui en salles !

Par Mahee

    Une star est née. Après Jean-Pierre Jeunet et Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain ou Cédric Klapisch et son Auberge Espagnole, voici le jeune Rémi Bezançon avec Le Premier jour du reste de ta vie. Un véritable chef-d’œuvre d’humour, de finesse, de poésie et de technique.   J'ai vu ce film en avant-première et je l'ai réellement adoré ! Je compte d'ailleurs le revoir.   Voici la critique que j'avais écrite. Vous pouvez aussi retrouver l'interview de Jacques Gamblin et Rémi Bezançon.     

Le scénario fait tout d’abord penser à ces films "tranches de vie" qui abondent sur nos écrans. Il retrace douze années de la vie d’une famille, de 1988 à 2000, à travers les cinq journées qui ont marquées ses cinq membres. Cinq chapitres, donc, mais une seule histoire, éblouissante. Le thème principal ? Le temps qui passe, qui fait et défait le cercle familial, entre joies, conflits internes et manque de communication. Le titre fait référence à la phrase que prononce Kevin Spacey dans American Beauty de Sam Mendès.    
Dans cette famille, nous avons d'abord les parents. Un père, effacé (Robert, incarné par Jacques Gamblin), qui n’a jamais digéré le manque de reconnaissance de son propre père. Une mère poule (Marie-Jeanne, jouée par Zabou Breitman), qui se sent vieille et délaissée. Puis, les trois enfants. Albert (Pio Marmai), jeune homme brillant mais colérique, Raphaël (Marc-André Grondin), doux rêveur mélomane, et Fleur (Déborah François), la petite dernière rebelle.
La force du film de Rémi Bezançon est d’arriver à nous rendre passionnantes leurs histoires quotidiennes et intimes via des personnages immédiatement attachants. Et surtout un humour omniprésent. Comme quand Albert rencontre sa future femme en chantant Indochine à tue-tête, quand "Raph" évolue chez lui comme un zombie ou quand Marie-Jeanne se met à fumer des joints en dansant dans son salon. Les séquences amusantes sont par ailleurs vraiment très fines.  
Les péripéties de cette famille haute en couleur sont filmées d’une façon extraordinaire. Pour son second film après Ma vie en l’air, Rémi Bezançon multiplie les plans serrés et les mouvements originaux de caméra. L'image ainsi que la bande originale très présente (Summertime de Janis Joplin, In Poursuit of Happiness de The Divine Comedy ou encore Time de David Bowie) en font un film extrêmement dynamique, qui nous tient en haleine jusqu'à la fin.
Pour couronner le tout, l’interprétation est parfaite. Tous les acteurs incarnent magnifiquement leur personnage, aux différentes étapes de leur vie. Un coup de cœur particulier, cependant, pour Marc-André Grondin, qui est vraiment grandiose. Je l’avais déjà adoré dans C.R.A.Z.Y. de Jean-Marc Vallee, mais là, il dépasse ce que je croyais possible pour quelqu’un de son âge (24 ans).
    A noter, enfin, le générique de début, très bien fait, à coup de photos et de séquences avec une caméra super 8.
Bref, Le premier jour du reste de ta vie est un régal pour les yeux, les oreilles, le cœur et l'esprit ... Que demander de plus ?

Note :

       


Voici la chanson éponyme d'Etienne Daho, au générique du film :

  Et la bande-annonce du film :