Forces et faiblesses de la R&D; française en informatique

Publié le 10 juin 2008 par Webcastory
On nous le répète à l’envie : la France regorge de savoir-faire, de labos reconnus, d’instituts de recherches réputés et d’étudiants prometteurs dans les nouvelles technologies… Et c’est vrai. Le tissu éducatif y est excellent, à tel point qu’on aurait de quoi créer le plus grand centre de R&D au monde. Encore plus fort que les Etats-Unis, Israël, les pays scandinaves ? Oui, sans rire ! C’est Olivier Guilbert qui l’affirme, s’appuyant sur son expérience d’éditeur dans l’Open source. Et nos intervenants partagent son avis. D’abord, avance-t-il, il y a main d’oeuvre, pardon, la “tête d’oeuvre”, qui existe à profusion : ce sont les étudiants, motivés et prêts à mouiller le maillot. Ce n’est pas ce qui manque sur le marché, il suffit d’être dans les bons réseaux d’écoles, de participer aux salons, et les CV de qualité afflueront… Il faut dire – et tous nos intervenants sont d’accord sur un point : la R&D, c’est “bandant” ! C’est un environnement porteur, un secteur qui fait rêver et où il fait bon s’épanouir. Pas étonnant, dans ces conditions, que cela attire les jeunes diplômés, persuadés d’y vivre des aventures humaines et technologiques de qualité. Ce qui est, reconnaissons-le, plutôt la réalité.
Ensuite, nous disposons d’un environnement fiscal extrêmement avantageux : exonération de charges patronales pendant les 8 premières années d’activité, crédits d’impôts, aides, subventions…
Des aides, il y en a, même si certaines sont mal goupillées, présentant des critères de sélection et d’évaluation qui n’incitent pas à la réussite du projet supporté, aussi paradoxal que cela puisse paraître ! Les sociétés innovantes qui font de la R&D disposent également de structures performantes d’accompagnement, comme l’INRIA Transfert, dont le rôle est d’aider des sociétés qui font la R&D à devenir de “vraies” entreprises - ce qui est tout sauf un long fleuve tranquille, nous expliquera Vincent Bouthors, PDG de Jalios et ancien de Bull. De même, on notera l’existence des pôles de compétitivité, qui tricotent aujourd'hui des réseaux d'excellence un peu partout en France et qui favorisent le développement et la concentration des synergies, entre des moyens et des savoir-faire complémentaires, au niveau de territoires. Ce qui ressort de cette table-ronde ? C’est que l’Etat est là, partout, omniprésent, donnant l’impression de souffler le chaud et le froid sur un monde d’entrepreneurs et de chercheurs tentés par l’aventure de l’entreprise. C’est l’Etat qui octroie des aides et des subventions. Certes, ce système présente des avantages, mais pas que. Surtout, cela encourage et conforte certaines entreprises dans un cocon “R&D”, où tombent, avec la régularité d’un métronome, aides et autres subventions. Les effets sur l’esprit d’entreprise peuvent y être dommageables. Rappelons quand même que la R&D est tout sauf une finalité.Elle doit déboucher sur quelque chose de concret, un produit, un service, que sais-je, mais l’objectif est d’aller sur le marché et d’y faire son trou, même si c’est long et parfois difficile.

Quant à l’off-shore et la R&D, les avis sont partagés. Il y a du pour et du contre, nous dit Daniel Cohen Zardi, cela depend surtout de la typologie des projets qui sont développés.D’ailleurs, à ce propos, quels sont vos retours sur la R&D en off-shore ? Avez-vous déjà testé la formule ? Si oui, quels ont été les résultats ? Et si vous deviez donner des conseils à une PME qui envisage d’outsourcer un projet R&D à l’étranger, quels seraient-ils ?
Cela pourrait faire l’objet d’un beau sujet de table-ronde, non ? Si vous êtes partants, contactez-moi et on essaie de s’en monter une.