[Critique] SONGBIRD

Par Onrembobine @OnRembobinefr

Titre original : Songbird

Note:

Origine : États-Unis

Réalisateur : Adam Mason

Distribution : K.J. Apa, Sofia Carson, Craig Robinson, Alexandra Daddario, Peter Stormare, Demi Moore, Bradley Whitford, Paul Walter Hauser…

Genre : Thriller

Durée : 1h30

Date de sortie : 16 décembre (VOD)

Le Pitch :

En 2024, quatre ans après le début de la pandémie de Covid-19, le monde ne cesse de faire face à de multiples vagues successives, assailli par de régulières mutations du virus qui entre temps, est devenu plus contagieux et plus mortel. Dans une ville de Los Angeles confinée, alors que les malades sont expédiés dans des centres de quarantaine insalubres et que les autorités n’hésitent plus à faire l’usage de la force pour contenir la révolte, un jeune livreur, faisant partie des rares immunisés, tente de trouver un laisser-passer pour sa copine qui est enfermée depuis de longs mois chez elle…

La Critique de Songbird :

Voici le premier film américain tourné à Los Angeles pendant la pandémie ! Songbird qui fut lancé peu de temps après le début de la crise, en mars 2020, bénéficiant du support de Michael Bay, ici producteur, tourné en quelques jours pendant l’été puis distribué dans la foulée dans le monde entier, qui, il faut l’avouer, a besoin de tout sauf d’un truc opportuniste qui imagine un futur où le virus est non seulement toujours là mais qui en plus, s’avère encore plus dangereux. Vous entrevoyez le cinéma comme un vecteur d’évasion ? Et bien tonton Bay et ses potes vous ont concocté un thriller où les gens, masqués, tombent comme des mouches, alors que certains survivants laissent s’exprimer leurs pires instincts, galvanisés par leur statut privilégié d’immunisé.

En gros, il faut bien le reconnaître, Songbird, c’est un peu le film que personne n’avait envie de voir.

Michael Bay et le réalisateur Adam Carson s’étaient-il imaginé que quand le film arriverait sur les (petits) écrans, le virus serait toujours là et que leur production serait alors susceptible de renforcer l’angoisse qui est la notre depuis le début de l’année 2020 ? Reste que le film existe…

Armaguidon

Un livreur à vélo insensible au virus tente de sortir sa copine du confinement pour aller se la couler douce à Big Sur. Un personnage pur et noble perdu dans un monde où les gens qui ne sont pas malades peuvent accessoirement devenir des tueurs (le personnage de Peter Stormare, encore une fois tout en nuances) ou des pervers narcissiques (celui de Bradley Whitford). Si Bay ne réalise pas, on sent bien son influence dans ce script bien bourrin qui évite de se montrer subtil. Et finalement, paradoxalement, c’est peut-être ce qui sauve Songbird ou le rend en tout cas regardable compte tenu du contexte dans lequel il s’inscrit. Parce que tout ce que nous voyons est souligné à outrance, parce que Bradley Whitford se dépoile avec son masque à gaz devant Alexandra Daddario et parce que Peter Stormare en fait des caisses, alors qu’à côté, des représentants de la morale transpirent par tous leurs pores de bons sentiments exacerbés, Songbird fait plus office de série B un peu foireuse mais divertissante que de dystopie réellement flippante car s’appuyant sur une situation forcément tangible.

Cons-finis

Avec ses personnages mal dégrossis, son histoire d’amour aussi subtile qu’un coup de pelle dans les dents, ses situations opportunistes et son intrigue globalement putassière mais néanmoins divertissante, Songbird n’est pas un grand film, c’est certain. Téléguidé par un Michael Bay, dont le réalisateur Adam Mason pompe allègrement le style, ce long-métrage ne restera donc pas dans l’histoire comme une œuvre pertinente qui, sous couvert du divertissement pur, s’impose comme la radiographie d’une véritable crise, mais comme le premier film hollywoodien tourné pendant la pandémie. Un film dispensable donc, au postulat anxiogène mais au traitement tellement abusif qu’il en devient divertissant. Et en plus c’est court et relativement rythmé. De quoi faire passer la pilule.

En Bref…

Curiosité de ce début d’année, le premier film tourné pendant le confinement s’avère mineur. Un thriller opportuniste qui sait néanmoins, grâce à son outrance narrative, son manque de subtilité et sa rythmique soutenue, maintenir l’attention 1h30 durant. Pas assez nul pour mériter l’échafaud mais loin d’être assez bon pour encourager les louanges, Songbird se situe un peu entre les deux. Là où les films végètent avant de sombrer dans les limbes de l’oubli…

@ Gilles Rolland

Crédits photos Metropolitan FilmExport
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