[Critique] MORT À 2020

Par Onrembobine @OnRembobinefr

[Critique] MORT À 2020

Titre original : Death to 2020

Note:

Origine : Grande-Bretagne

Réalisateurs : Al Campbell, Alice Mathias

Distribution : Samuel L. Jackson, Hugh Grant, Lisa Kudrow, Cristin Milioti, Joe Keery, Tracey Ullman, Samson Kayo, Leslie Jones, Diane Morgan, Kumail Nanjiani, Laurence Fishburne…

Genre : Faux-Documentaire

Durée : 1h10

Date de sortie : 27 décembre 2020 (Netflix)

Le Pitch :

Plusieurs experts, évoluant chacun dans un domaine bien précis comme l’histoire, les sciences ou la politique, analysent le déroulé des événements de l’année 2020…

La Critique de Mort à 2020 :

Charlie Brooker est un petit malin. Le créateur de la série Black Mirror qui a ainsi tenu à terminer l’année 2020 en nous offrant une analyse à sa sauce, qui à l’écran, prend la forme d’un faux-documentaire durant lequel plusieurs stars de premier plan interprètent des intervenants plus ou moins à la ramasse censés décortiquer et analyser les événements survenus pendant cette année pas comme les autres, du 1er janvier au 31 décembre donc. Samuel L. Jackson campe un journaliste franc du collier, Leslie Jones une écrivaine bien rentre-dedans, Cristin Milioti une complotiste passablement raciste, Tracey Ullman la reine d’Angleterre, Lisa Kudrow une politicienne supportrice de Trump, etc… Tous tentant de prendre un peu de recul sur les 12 derniers mois, la crise du coronavirus, la défaite de Trump, le mouvement Black Lives Matter et bien d’autres choses…

On refait l’histoire

Un peu casse-gueule, le concept de Mort à 2020 avait néanmoins de quoi attiser la curiosité. Au final, comme redouté, il ne s’agit, au mieux, que d’une blague parfois drôle mais la plupart du temps décevante. Quelque chose de très anecdotique en somme, malgré la présence au générique de pointures qui d’ailleurs, apparaissent pour beaucoup un peu paumées.

Le problème de Mort à 2020, assez étrangement, est un peu le même que celui des dernières saisons de Black Mirror. On sent Charlie Brooker en manque d’inspiration. Malgré tout, ce dernier y va toujours gaiement avec un aplomb malheureusement insuffisant pour faire passer la pilule. Son concept, tout d’abord, trouve très vite ses limites. Au début on est intrigué puis on s’ennuie et à la fin, on a hâte que ça se termine. Et pourtant, tout ceci ne dure guère plus d’une heure ! Alors oui, de temps en temps, une vanne fait mouche mais c’est rare car la plupart s’avèrent assez foireuses, donnant à l’ensemble des airs de truc vite torché. C’est dommage mais finalement pas si surprenant. Car encore une fois, Mort à 2020 vient se placer dans le sillage de ce que Brooker a produit de plus récent. Les derniers épisodes en date de Black Mirror étant à des kilomètres, de part leur caractère un peu vain et un peu trop m’as-tu-vu, de ceux des trois premières saisons. Et ce faux-documentaire étant donc, comme les épisodes en question, surtout caractérisé par l’outrecuidance d’un Brooker un peu trop sûr de lui, finalement pas si inspiré et fatalement moins pertinent qu’espéré.

À boulets rouges

Mort à 2020 se caractérise aussi par son envie de tirer à boulets rouges sur tout et n’importe quoi : les influenceurs, les politiques, Trump, la famille royale anglaise, les complotistes, Joe Biden, les grosses têtes de la Silicon Valley, les scientifiques… Tout y passe. À tel point qu’à l’arrivée, ce mockumentaire ressemble surtout à un gros bazar qui se rend coupable de plusieurs sorties de route jamais très contrôlées. L’écriture ô combien bancale étant bien sûr responsable. Finalement, on retiendra surtout les interventions de Leslie Jones, quelques-unes de Samuel L. Jackson, le postiche de Hugh Grant, l’abatage de Cristin Milioti, quelques remarques bien senties mais c’est bien tout… Autant dire qu’on est plutôt loin de l’analyse fine et pertinente…

En Bref…

Si l’intention était louable et que le concept avait de quoi attiser la curiosité, la mise en forme elle est bancale au possible. La faute à une écriture maladroite et bâclée principalement qui souffre d’un véritable point de vue et d’un recul suffisant.

@ Gilles Rolland

Crédits photos : Netflix
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