COVID-19 : Préserver la sécurité alimentaire, c'est aussi préserver la santé mentale

Publié le 17 janvier 2021 par Santelog @santelog

Ne plus avoir suffisamment de nourriture pour sa famille, c’est une conséquence de plus en plus fréquente de la pandémie de COVID-19. Cette étude de l’Université de Toronto, menée aux Etats-Unis, lance ainsi un signal d’alarme sur ces premiers signes économiques dramatiques de l’épidémie. Aux Etats-Unis, l’insuffisance alimentaire, la forme la plus extrême d'insécurité alimentaire, a progressé de 25% et simultanément, chez ces mêmes familles qui « n’ont plus assez à manger », l’incidence de la dépression et autres troubles mentaux progresse. Les chercheurs appellent les politiques, dans l’American Journal of Preventive Medicine à prévenir, par la fourniture de colis et de repas gratuits à la fois la survie de ces personnes et ce fardeau en santé mentale.

 

L’étude qui a suivi un échantillon national représentatif de 63.674 adultes aux États-Unis, montre que les minorités ethniques notamment, présentent un risque 2 fois plus élevé de manquer de nourriture. « Les minorités sont doublement affectées et de manière disproportionnée par la maladie COVID-19 et ses conséquences économiques : de nombreuses personnes ont perdu leur emploi et vivent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté », explique l’auteur principal, le Dr Jason Nagata, professeur de pédiatrie à l'Université de Californie à San Francisco. C’est aussi le cas des familles avec enfants plus touchées que la moyenne des participants.

« La faim, l'épuisement et l'insuffisance alimentaire exacerbent les symptômes de dépression et d'anxiété ».

  • 65% des Américains signalent des symptômes d'anxiété
  • 52% signalent des symptômes dépressifs ;

les participants qui n’ont pas assez à manger présentent une santé mentale encore plus dégradée :

  • 89% de ces participants signalent des symptômes d'anxiété,
  • 83% de ces participants signalent des symptômes dépressifs.

Il existe des solutions : les chercheurs confirment que la livraison de colis alimentaires ou la distribution de repas gratuits permet, aussi, d’alléger une partie du fardeau de la santé mentale lié à l'insuffisance alimentaire.

Ainsi, il va falloir élargir de toute urgence les programmes d’aide alimentaire, un appel qui sans aucun doute, vaut pour la grande majorité des pays.

Source: American Journal of Preventive Medicine January 09, 2021 DOI : 10.1016/j.amepre.2020.12.004 Food insufficiency and mental health in the US during the COVID-19 pandemic.

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Équipe de rédaction SantélogJan 17, 2021Rédaction Santé log