Ouvrir "Paul Celan : seul, à peine plus léger que le choucas", en cliquant sur ce lien
"Son nom :
Paul Celan me serre le cœur. Je ne le comprends pas toujours. Ce n’est pas grave. Mais toujours j’aime infiniment son effort.
Toujours Paul Celan me bouleverse dans sa solitude et son intransigeance.
Quand il arrache dans le train le foulard de sa femme, comme le raconte Philippe Réfabert, parce qu’il avait la couleur de l’étoile, il était jaune.
Quand il a ce sourire doux, légèrement ironique, mélancolique que l’on voit dans le cahier photographique.
« Je travaille sur mon Paul », dis-je, comme si c’était possible de s’approprier quoi que ce soit de Paul Celan, peut-être pour me consoler moi-même.
Celan, son nom, son Rätsel, son secret, son mystère, son « énigme » dirait-on dans un vocabulaire plus celanien.
Peut-être qu’en avril 1970, choisissant la mort, le merle d’Antschel, seul, volant à peine plus léger que le choucas, s’est posé sur l’eau s’écoulant sous le Pont Mirabeau :
— ils savent que c’est ici que ton souffle pause —"
(IBH)
Cahier de l’Herne Paul Celan 255 p 33€