Docteur Jivago: Le roman du roman

Publié le 26 janvier 2021 par Jpryf1

                                       


J’ai vu et même plusieurs fois le film tiré du roman de Boris Pasternak : Le Docteur Jivago avec Omar Sharif mais je n’avais jamais lu le roman lui-même et je vais évidement le lire. J’avais aussi été très intéressé par un documentaire passionnant qui montrait de quelle manière ce roman, condamné par les autorités soviétiques qui en refusaient la publication avait franchi clandestinement le rideau de fer pour être finalement publié à l’Ouest.

J’ai donc appris avec intérêt la publication chez Robert Laffont du roman de Lora Prescott « Nos secrets trop bien gardés » consacrée à cette affaire.

Le roman se situe aux Etats-Unis et en URSS au temps de la guerre froide et du rideau de fer et dans le milieu de l’espionnage et de la propagande, plus exactement dans le pool dactylographique d’une Agence Américaine où se trouvaient des secrétaires qui étaient aussi, quelques fois, agent secret.

En URSS nous rencontrons Boris Pasternak au moment où il écrit le Docteur Jivago, Olga sa maîtresse, celle qui lui a inspiré sa Lara,habite non loin de chez lui eta subi trois ans de camp, le pouvoir voulant ,par cette mesure, faire pression sur l’auteur. Toute l’horreur et souvent l’imbécilité du pouvoir tyrannique est décrite.

En Italie, à Milan, nous écoutons l’histoire de cet éditeur qui décide de publier le Docteur Jivago avant même que l’URSS ait autorisé sa publication dans le pays.

Aux Etats-Unis nous voyons comment les services secrets veulent utiliser ce livre dans leur lutte contre l’URSS.

Ainsi le roman paraitra d’abord en Europe dans différentes langues puis il s’agira pour les Services d’en faire faire une bonne traduction en russe et de faire parvenir clandestinement le livre en Russie. Cela sera fait au moment de La Foire internationale de Bruxelles qui recevra des visiteurs russes.

Une des belles scènes de ce roman : le jour où Boris Pasternak apprend qu’il a le prix Nobel de littérature, le jour où le pouvoir fait pression sur lui pour qu’il refuse et qu’il écrit, avec courage aux Nobel ce télégramme : « Infiniment reconnaissant, Touché, fier, stupéfait et confus. »

Malgré les menaces il a accepté.

La persécution a continué.

Le roman met aussi en scène la vie personnelle des femmes de l’Agence, les « dactylos » « espionnes » qui ont œuvré dans l’ombre pour que ce grand roman soit connu partout et en ce sens ce roman est aussi celui du pouvoir de la littérature.

Dans un remerciement l’auteur nous donne ses sources et rend donc encore plus crédible ce qu’elle écrit.