C’est un des arguments utilisé (fond de tiroir quand même) par les détracteurs du championnat de France : contrairement aux grandes capitales européennes, chez nous il n’y a qu’un club à Paris. Sous-entendu dans l’élite. Ce n’est pas faute d’avoir essayé mais le Matra Racing (et les 3 000 pèlerins qu’il drainait au Parc des Princes) n’est plus, tout comme l’Olympique Pantin. Le Stade Français s’est recentré sur le rugby. Le Paris FC galère quand même...
Paris, capitale de la France, lieu de nombreuses migrations. Une mixité exceptionnelle, quoiqu’un peu ghettoïque. Comment plaire à tout le monde ? Au-delà des résultats sportifs, le PSG n’a jamais vraiment pu conquérir le cœur de tous les Franciliens (pour les analphabètes, ce sont les habitants de la région Île-de-France), même dans les plus belles heures. Pas encore quadra, le PSG a régulièrement souffert d’une image d’équipe bling-bling, bourgeoise et élitiste. Quand on ne parle pas des de ses hordes de skinheads…
Pas étonnant de voir des initiatives apparaître. Et si Bernard Tapie et Luc Dayan (Entente Sannois Saint-Gratien) n’ont pas vraiment réussi, une bande de copains se lancent à l’abordage avec Paris Banlieue Sud, le PBS. Pour la modique somme de 30 euros, Julien, Rachid et Ramzi vous proposent de devenir membre fondateur du club. Oui, c’est le principe des socios des clubs Espagnols. Des supporters patrons du club, qui votent les résolutions du club, entérinent les comptes du club, élisent leurs dirigeants pour un mandat d'un certain nombre d'année (entre 3 et 5 pour éviter la volatilité de l'humeur). "Quand on regarde l'ïle de France, on ne peut pas dire que 12 millions de personnes s'y retrouvent. Même Michel Moulin trouvait que le PSG ça faisait 16è. On a besoin de clubs différents" raconte Julien Tinel, l'un des trois co-fondateur de PBS.
Une ambition structurée conditionnée par le nombre de socios.
Un manque cruel de visibilité...
Tous bénévoles, les fondateurs de PBS font face au magma de l'information et de la théorie de l'"agendat setting" qui ne dicte pas ce qu'il faut penser, mais ce à quoi il faut penser. En Île de France, football = PSG. Il ne reste déjà que des micros miettes à Créteil ou à l'Entente SSG. Le recrutement des socios se fera avec le buzz, mais pas de buzz sans socios ! Il faudrait qu'une célébrité ou qu'un acteur du ballon rond se prenne d'amour pour l'initiative et apporte ainsi de la lumière à cette initiative qui se veut plus loin que simplement sportive. Car, Paris Banlieue Sud se veut un club citoyen, acteur dans sa zone géographique. L'association a pour but de valoriser la banlieue sud parisienne avec un travail d'accompagnement de la jeunesse et d'intégration par le sport. Julien Tinel réfute tout communautarisme, "juste parce que tout le monde ne peut-être satisfait par le PSG, peu importe les raisons". Après-tout pourquoi la banlieue n'aurai pas droit à son club ? Affaire à suivre.
Paris Banlieue Sud.