Alzheimer spirituel et Parkinson ecclésial

Publié le 25 juillet 2008 par Micheljanva

A l’invitation du Dr Rowan Williams, l'archevêque de Cantorbéry, le cardinal Ivan Dias, préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, s'exprimait mardi dernier sur le thème "Mission, justice sociale et évangélisation" devant l’assemblée de Lambeth, qui réunit les évêques de la Communion anglicane :

"Le monde d’aujourd’hui a besoin de chrétiens qui s’affirment et non de gens qui s’excusent. Il a besoin de gens comme le cardinal John Henry Newman, G. K. Chesterton, C. S. Lewis, Hilaire Belloc et d’autres, qui ont brillamment exposé la beauté de la foi chrétienne sans honte ni compromis (...)
L’évangélisation est la prérogative unique de l’Esprit Saint qui a besoin de canaux au travers desquels il peut s’écouler librement. Cela ne se pourra que dans l’exacte mesure  où il y aura unité et cohésion entre les membres de l’Église, entre ces membres et leurs bergers, et, par-dessus tout, entre les bergers eux-mêmes (...)
mais quand la diversité dégénère en division, elle devient un contre témoignage qui compromet gravement leur image et leurs efforts pour répandre la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ (...)
On parle beaucoup de nos jours des maladies comme l’Alzheimer et le Parkinson. De manière analogique, on peut parfois trouver les symptômes de ces maladies jusque dans nos communautés chrétiennes.
Par exemple quand nous vivons en myopes dans un présent fugace, oublieux de notre héritage du passé et de nos traditions apostoliques, on pourrait dire que nous souffrons d’un Alzheimer spirituel.
De même, quand nous nous conduisons de manière désordonnée, allant notre chemin selon notre caprice sans aucune coordination entre la tête et les autres membres de la communauté, on pourrait qualifier cela de Parkinson ecclésial (...)
Le rôle de berger auquel les évêques sont appelés dans l’Église exige de leur part de toujours savoir discerner si leurs entreprises pastorales sont inspirées par Dieu, ou motivées par des critères humains, ou provoquées par le Malin".

Un cardinal qui "envoie du bois" ! Maintenant que ces paroles sont retranscrites, il convient de lire l'excellente analyse de Daniel Hamiche pour en comprendre le contexte et la portée. Ses précédents billets sur cette conférence (20 juin 2008; 22 juillet 2008).

Lahire