Notre histoire n’est pas notre code

Par Abdesselam Bougedrawi @abdesselam

NOTRE HISTOIRE EST-ELLE NOTRE CODE ?

Notre histoire n’est pas notre code est une maxime de Jean-Paul Rabaut Saint-Étienne qui était un penseur de la Révolution française. Pour rappel il fut guillotiné lors de la terreur en 1793.

Par cette phrase Jean-Paul Rabaut Saint-Etienne veut dire qu’il faudrait faire rase du passé pour commencer un autre avenir. C’est, en réalité, ce qui s’est passé en France après la révolution de 1789.

Que penser de cette maxime ? En premier lieu une maxime, aussi belle soit-elle, n’est pas une vérité absolue. En second lieu, il faudrait replacer cet auteur dans le contexte de l’ancien régime monarchique. Un régime féodal, un régime aristocratique, une monarchie absolue de droit divin. Parmi les griefs des révolutionnaires, ce sont les lettres de cachet. Rappelons que la lettre de cachet était un ordre transmis dans une lettre par la monarchie française pour arrêter quelqu’un sans jugement.

Pour Robespierre et tous les autres le passé monarchique doit disparaître et devrait être remplacé par un ordre nouveau, un jeune ordre démocratique et républicain. Nous connaissons tous la barbarie de ce nouvel ordre démocratique. Je ne rappellerai pour mémoire que les massacres de la guerre de Vendée.

En réalité, si Jean-Paul Rabaut Saint-Etienne avait pris la peine d’analyser le passé il aurait pu comprendre que l’ancien régime malgré tous les défauts qu’on lui prête était le régime qui a fondé la France moderne. Et que tous les griefs contre la monarchie pouvaient être expliqués d’une façon simple et surtout replacés leurs contexte. Ainsi, lorsque le roi se proclamait de droit divin, il faut préciser que, d’une part tous les Français étaient religieux à l’époque, d’autre part ce même droit divin avait des contraintes qui s’appliquaient en priorité au roi lui-même. Le roi parce qu’il était croyant obéissait à une morale divine qui le limitait dans ses pouvoirs. Quant aux lettres de cachet, ils paraissent bien dérisoires devant la terreur durant laquelle on guillotinait à tour de bras avec ou sans lettre de cachet. D’autre part, faire fi du passé, faire table rase du l’histoire, c’est tourner la page à Molière, à Racine, à Corneille et à tous les grands penseurs d’avant la Révolution française. Trois centenaires viennent de s’écouler après la Révolution française et on peut raisonnablement comparer les deux périodes. Au fond de moi-même, je trouve que l’ancien régime malgré ses dérives avait un côté aristocratique, noble qui devrait être le code de la France nouvelle.

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