Vertiges, Fredric Gary Comeau

Par Antigone

Lorsque Babélio m’a proposé ce titre, lors d’une opération masse critique privilégiée, j’ai hésité (trop de livres dans ma PAL) et puis son aspect choral a intrigué ma curiosité… Un jour gris, dans Paris, un attentat a lieu, dans une gare. Hope est présente, et apprend très vite la mort du petit Benjamin, un adolescent dont elle ne connaît rien, mais qui lui rappelle ce suicide à Tokyo auquel elle a assisté lorsqu’elle était enfant, un homme s’était jeté sous un camion devant elle. Suite à ce dernier événement, Hope décide de partir, peut-être pour rechercher le poète qui serait l’homme de sa vie, comme le lui serine sa mère, mais sans doute surtout… pour se perdre parfois, faire l’amour souvent et se trouver enfin. Elle rencontre Olivier, qui n’a rien apparemment de l’homme de sa vie, et qu’elle quitte brutalement, pour poursuivre son périple. Pendant ce temps, Naguib, gynécologue, fuit un quotidien qui l’enferme jusqu’à la nausée, Victor organise sa vengeance et Jesus, le poète, se cherche et apprend. D’autres personnages se heurtent dans ce roman très spécial, qui donne effectivement le vertige, tant par sa langue, que par le voyage qu’il entreprend. Et il a tout d’un roman choral, en effet, puisque les personnages se croisent (ou presque), comme par hasard, et leurs chemins sont intimement liés (sans qu’ils ne le sachent). Je suis ressortie de cette lecture à la fois déroutée, et admirative. Les chapitres sont parfois très courts et recèlent de très belles trouvailles. Mais le lecteur peut se perdre dans leur dédale. C’est un récit dont j’ai indubitablement aimé la poésie, peut-être moins l’histoire, tirée un peu par les cheveux. Cependant, alors que je feuillette les pages pour retrouver un extrait qui m’a plu, je me dis qu’il faudrait sans doute que je le relise, à présent que je connais la fin. Vous voulez savoir le fin mot de l’histoire ? Et bien, pour conclure mon propos, ce Vertiges est un drôle d’ovni.

« Hope marche sous la pluie. Elle se rappelle une période de son enfance où elle était convaincue qu’elle était atteinte d’une maladie rare et grave.
A la télévision, sa mère regardait souvent un film documentaire sur la vie de Martin Luther King en retenant ses larmes. Hope croyait que ce film était une sorte de téléthon ayant pour seul but d’aider les chercheurs à trouver un remède. Elle écoutait, émue, le Dr King crier de toutes ses forces : « Keep hope alive ! Keep hope alive ! »

Editions Faubourg Marigny – mars 2021

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…    

Lu dans le cadre d’une opération Masse critique de chez Babélio
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