May Fly, de Gérard Coquet

Par Goliath @Cayla_Jerome

Naviguant dans la vie en sourdine, en bon père de famille, bref un cadre sachant vivre sans tomber dans le Bobo voyant, Salvatore Bonato a perdu sa tranquillité. Il a peur pour sa vie au point de se mettre sous la protection de la police. Le discret comptable du terrorisme international a détourné des sommes folles des comptes islamistes. Pour obtenir la couverture policière, il a passé un deal avec les flics irlandais. Le globetrotteur de la finance occulte s’est réfugié en Irlande qui lui rappelle de bons souvenirs d’enfance. Le marché est simple : Salvatore avoue être l’auteur de deux crimes en échange de renseignement sur le financement du terrorisme. Cependant, il exige que ce soit le lieutenant Ciara Mac Murphy qui fasse les interrogatoires. Cette dernière qui a donné sa démission de la police est rappelée bien malgré elle a reprendre du service. Entre une inspectrice au caractère volcanique et le comptable, c’est un duel larvé qui s’instaure. Le truand exaspère autant qu’il fascine Ciara. Il lui rappelle de mauvais souvenir, mais détient sans doute aussi une vérité dont elle ignore tout ! Salvatore tourne autour du pot, fait durer les choses pour gagner du temps. Traqué par ses anciens complices, ces derniers sont venus des pays de l’est afin de mettre la main sur lui. La tête qui chapeaute l’organisation a lancé une fatwa sur tout ceux qui dirigeaient cette banque offshore, afin de renouveler le personnel. Chaque fois que l’un des membres est exécuté, Ciara obtient une petite confession supplémentaire. L’étau se resserrant, Salvatore tente de sauver les meubles, de conserver au moins une partie des fonds qu’il a détourné, mais en a-t-il encore les moyens ?

Gérard Coquet nous plonge dans le grand banditisme, celui sans frontière, sans tabou ni limite. Des voyous de haut vol ne s’embarrassant pas de sentiment. Sur leur passage, les cadavres s’accumulent. Ils liquident sans l’ombre d’une émotion. Surarmés, ils vont au bout de la mission. S’il faut faire parler un témoin, ils disposent de tout un tas de raffinements très moyenâgeux pour obtenir ce qu’ils veulent. En face, la police irlandaise, dont bien des membres sont issus de la branche armée de l’IRA, doit frôler, voire franchir les limites du droit pour tenter d’enrayer l’hécatombe des assassinats jalonnant l’avancée des tueurs pourchassant Salvatore. Ils sont très bien informés car ils ont une source d’information redoutable, touchant de près le comptable. Une opération de protection policière qui tourne à une forme de guerre dont les civils ne seront pas épargnés. Un proverbe irlandais dit : quand il ne pleut pas, c’est qu’il va pleuvoir ! Les irlandais sont habitués à la dureté du climat, de la vie en général. Cependant, le combat contre un bataillon venu de l’est en plein hivers n’arrange pas les choses. Face à la force brute, seule l’instinct de survie et la force de volonté permettra à certains de s’en sortir vivants, bien que marqués à jamais…

Un roman noir, très noir ! Gérard Coquet situe en Irlande son histoire. Un pays où les légendes se mêlent à la vie de tous les jours, où l’on est habitué à la dureté de la vie, à se battre contre l’envahisseur. La violence du commando atteint des sommets pour débusquer le comptable sous protection. L’atmosphère fantasmagorique irlandaise se prête bien à ce combat hors norme. Loin des villes, la nature reste très sauvage, sur une petite ile encore plus, car c’est sur l’une d’elle qu’est caché Salvatore Bonato. Une eau à 12 degrés par beau temps, un ressac d’enfer sont une protection intéressante. Franchir le bras de mer pour mettre le pied sur l’ile discrètement nécessite des complicités, donc autant de témoins gênants ! Finalement, l’élimination systématique des témoins mettra en difficulté le gang de tueurs. Des énergumènes qui n’hésitent pas à mettre une femme au barbecue pour faire parler le mari, plonge le lecteur dans les méthodes de l’inquisition. C’est violent, sanglants et ignoble ! Les amateurs de thrillers gorgés d’hémoglobine apprécieront.

Présentation de l’éditeur

Salvatore Bonato est un homme prudent et matois qui a toujours géré sa vie en bon père de famille. Mais est-il possible d’en être un quand on est le comptable du terrorisme et que l’on vient d’en détourner les fonds ? Devant le monstre qu’il a réveillé, il choisit de se placer sous la protection de la police, accepte de livrer ses secrets, mais pose une condition : que Ciara McMurphy recueille sa confession. C’est aussi lui qui impose l’endroit de la rencontre : Inishbofin, une île au large des côtes du Connemara. Inishbofin, c’est l’île de la vieille femme et de sa vache blanche. Dans la légende celtique, quand elles émergent du brouillard et errent sur les plages de galets, c’est pour annoncer un désastre. Et pour Ciara, c’est un mauvais souvenir. Quand elle avait quatre ans, c’est sur ce caillou perdu en face de la pointe d’Aughrus que sa mère s’est noyée. Pourquoi l’Italien a-t-il décidé de se mettre en scène là-bas ? Quelle idée a-t-il en tête ? Comment se comporte une truite vorace devant les ailes diaphanes d’une May Fly ?

« Chez Coquet, la dent est carnassière, la pensée noire, mais le cœur est ouvert attiré par la lumière chaleureuse de l’âtre où la tourbe se consume. » Nyctalope.

Un peu de l’auteur

Source photo FACEBOOK de Gérard Coquet

Bien que lyonnais atavique et assumé, Gérard Coquet est un fan de l’Irlande où il va se ressourcer dès qu’il le peut… Au programme : paysages grandioses et désertiques, barrique de Guinness et pêche à la mouche ! Cela semble divinement lui réussir puisqu’il revient à chaque fois avec des histoires passionnantes et à ne pas dormir debout ! Des histoires irlandaises, avec des légendes, des contes, des vengeances, et Ciara McMurphy, qui à elle seule vaut le détour ! Flic de choc hors protocole standard, grande gueule, pugnace, combattive, amoureuse, elle ne lâche jamais rien et semble prête à régler toutes les embrouilles qui se présentent à elle ! Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça ne manque pas. La dernière en date, c’est cet Italien, là, ce Bonato, qui semble amener avec lui un wagon d’emmerdements… Est-ce qu’elle adore ça ? On se le demande ! Mais ce qui est certain, c’est qu’avec elle, ça va être chaud, brutal et efficace !

Détails sur le produit

• Éditeur : Jigal Editions (20 mai 2021)
• Langue : Français
• Broché : 256 pages
• ISBN-10 : 2377221327
• ISBN-13 : 978-2377221325
• Poids de l’article : 249 g
• Dimensions : 14 x 2.1 x 21 cm



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