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Publié le 26 juillet 2008 par Jean-Robert Bos

Changement climatique et déclin du pétrole : la fin de la mondialisation?
                         
''Le problème n’est pas la volonté politique, ce sont les chaussures en croco, les lobbyistes. C’est un fait que l’argent s’exprime à Washington et cette démocratie ne fonctionne comme il était prévu qu’elle fonctionne''. James Hansen, scientifique de la Nasa chargé du changement climatique

                                                 

Jeudi 23 juin 1988, sous une canicule inédite, le climatologue James Hansen témoignait devant une commission parlementaire du Congrès des Etats-Unis. Ignorant les précautions affichées à l’époque par l’ensemble de la communauté scientifique, il annonçait être certain à 99% que le climat terrestre était entré dans une période de réchauffement provoqué par les activités humaines. Vingt ans après et selon James Hansen directeur du Goddard Institute for Space Studies (Giss) - l’un des principaux laboratoires de sciences climatiques de la Nasa -, la machine climatique est proche d’un dangereux point de bascule. Il faut, dit-il, réformer les pratiques agricoles et forestières, taxer le carbone, établir un moratoire sur la construction de nouvelles centrales à charbon et bannir complètement ces dernières, à l’échelle mondiale, d’ici à 2030. Le chercheur prédit une élévation du niveau des mers d’environ 2 mètres à la fin de ce siècle si rien n’est entrepris pour limiter les émissions de gaz à effet de serre - estimation très supérieure à celles généralement énoncées. Surtout, M.Hansen dénonce le vaste décalage entre ce qui est compris par la communauté scientifique compétente et ce qui est connu par les décideurs et le grand public. Pour expliquer le peu d’actions entreprises depuis vingt ans pour entraver le changement climatique, il met en cause les intérêts particuliers privilégiant leurs profits à court terme. Le propos est d’une violence inhabituelle. Des sociétés ayant leurs intérêts dans les combustibles fossiles ont propagé le doute sur le réchauffement, de la même manière que les cigarettiers avaient cherché à discréditer le lien entre la consommation de tabac et le cancer, écrit M.Hansen. Les P-DG de ces sociétés savent ce qu’ils font et connaissent les conséquences sur le long terme d’un scénario "business as usual", ajoute le chercheur. A mon avis, ces dirigeants devraient être poursuivis pour crime contre l’humanité et la nature.(1)
Signaux au rouge
Dans cette atmosphère de fin de règne de la mondialisation -laminoir, les incertitudes quant à l’imminence du danger climatique perturbent encore plus les certitudes des pays industrialisés quand à la pérennité du modèle de développement occidental. Le combat d’arrière-garde de ceux qui ne croient pas à l’évidence du changement climatique, a reçu une brillante estocade de la part des...oiseaux. Ainsi, on apprend que sur les rochers du Cap Fréhel, ce printemps, ils étaient trois fois moins nombreux qu’il y a deux ans. Ailleurs, ils modifient leurs itinéraires de migration, ils décalent leurs périodes de reproduction, ils changent leur régime alimentaire. Les bouleversements du mode de vie des oiseaux constituent l’un des meilleurs indicateurs des évolutions climatiques en cours. Et tous les signaux sont en train de passer au rouge. Les temps changent, et comme nombre d’espèces de volatiles, les hommes vont aussi devoir s’adapter(2)
SUITE ICI : http://www.infosdelaplanete.org/4151/changement-climatique-et-declin-du-petrole-la-fin-de-la-mondialisation.html