Acceptation de soi...

Publié le 18 juin 2021 par Eric Acouphene


« Quand, dans l’enfance, on nous a proposé une perfection que nous ne pouvions pas incarner, nous avons été divisés et nous nous sommes sentis défaillants par rapport à un idéal qui aurait été en fait flatteur pour notre vanité et nous aurait permis de nous sentir aimés et admirés par nos parents et notre entourage. Nous en arrivons donc à nous détester nous-mêmes d’être ce que nous sommes ou, selon une manière bien erronée de nous exprimer, de « n’être que ce que nous sommes ». Si j’étais autre – tout cela remonte à l’enfance -, je me sentirais tout le temps aimé, jamais critiqué, jamais refusé, et, qui plus est, admiré. Il y a scission entre ce que je voudrais être et ce que je suis, alors qu’en vérité, à chaque instant, je ne peux être que ce que je suis. Sur la base de cette division, qui n’a aucune valeur spirituelle et qui conduit au non-amour de soi, je ne peux pas progresser. Un être divisé ne peut pas croître, évoluer. Un être unifié inévitablement progresse.


C’est un point vraiment essentiel de ne surtout pas confondre l’amour heureux pour soi-même avec l’amour propre, la vanité ou la susceptibilité qui sont au contraire des marques flagrantes de non-amour de soi. Parce que je ne peux pas m’aimer moi-même tel que je suis, je deviens très vulnérable à l’admiration, à la louange ou, au contraire, à la critique. Nous pouvons bien sûr nous sentir déroutés au premier abord par un enseignement qui nous demande de nous aimer nous-même alors qu’on nous a toujours dit qu’il fallait s’oublier soi-même pour aimer les autres et que tout le mal venait justement de ce qu’on s’aimait soi-même au lieu d’aimer les autres. Par un étrange paradoxe, nous trouvons tout à fait normal qu’un sage nous aime d’un amour inconditionnel et absolu mais, nous, nous ne pouvons pas nous aimer parce que nous ne sommes pas ce que nous voudrions être ou ce que, selon les modèles qu’on nous a proposés, nous devrions être.

Il faut, d’une manière ou d’une autre, réussir à se pardonner complètement et à s’aimer soi-même inconditionnellement grâce à l’ensemble de toutes les pratiques d’une voie. »

Extrait de "Les formules de Swâmi Prajnânpad"

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