La terre a de nouveau tremblé à Oran

Publié le 26 juillet 2008 par Adel Miliani

Oran est-elle devenue la zone sismique par excellence en Algérie ? En moins de sept mois, il y a eu au moins quatre secousses telluriques dont la magnitude est comprise entre 4 et 5,5 degrés et des répliques dont le nombre se chiffre en milliers selon le CRAAG.

La terre a encore une fois tremblé ce jeudi à Oran. D’une magnitude de 4,2 degrés sur l’échelle ouverte de Richter, la secousse a été enregistrée à 18h 20mn, selon un communiqué du Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (CRAAG). L’épicentre a, quant à lui, été localisé en mer, à 30 km au nord-ouest d’Oran, soit dans la même zone que la secousse du 6 juin dernier, dont la magnitude a été, pour rappel, de 5,5 degrés sur l’échelle ouverte de Richter. S’agit-il d’une manifestation tellurique qui augure d’un nouveau cycle d’activité sismique à Oran, ou tout simplement d’une activité normale qui s’inscrit dans la continuité des secousses précédentes ?

Pour l’astrophysicien Loth Bonatiro, il n’y a nul doute. La secousse enregistrée à Oran, ce jeudi, est une réplique de celle enregistrée en juin dernier. Elle traduit, selon la même source, une activité sismique normale. « Il y a eu, fin mai début juin, une activité sismique, notamment à Constantine, Alger et Boumerdès. Actuellement, nous sommes dans une période d’accalmie qui durera jusqu’à la fin du mois d’août où un nouveau cycle (août-septembre-octobre), celui de l’automne, commencera», a expliqué M. Bonatiro. Pour lui, la secousse de ce jeudi, une réplique de celle du début juin dernier, s’est produite, conformément à la théorie qu’il défend, au moment du dernier quartier de la lune (22 Radjab). A noter que rien qu’au cours de la première semaine qui a suivi la secousse principale du 6 juin dernier (5,5 degrés sur l’échelle ouverte de Richter), environ 250 répliques, dont les magnitudes ont été comprises entre 2 et 4,2 degrés maximum, ont été enregistrées par le centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique dont deux avaient atteint 4,2 et 4 degrés. La première a été ressentie quelques heures après la secousse, à savoir vendredi 6 juin à 23h48, et la deuxième a été ressentie le mardi 11 juin à 13h13. Selon M. Yelles, directeur du CRAAG, 90% de ces répliques n’ont pas été ressenties par la population, car leurs magnitudes étaient inférieures à 2,5 degrés sur l’échelle de Richter. Le degré des répliques qui ont été ressenties par la population oranaise était autour de 3 et 3,5 sur l’échelle de Richter. Et d’expliquer qu’ «il s’agit là d’un phénomène des plus naturels - libération de l’énergie tellurique qui est restée». Selon les spécialistes, il n’y a pas lieu de s’inquiéter et de s’alarmer.

La secousse tellurique, enregistrée ce jeudi en début de soirée, n’a pas occasionné de dégâts notables, affirment, par ailleurs, les services de la Protection civile d’Oran. Toutefois, le séisme, à l’origine d’un mouvement de panique parmi les habitants du vieux bâti qui sont sortis dans la rue, a provoqué des fissures dans les murs de certains vieux bâtiments, a indiqué la même source.

Considéré comme la première préoccupation des Oranais, la problématique du vieux bâti a pris une réelle dimension à cause des secousses telluriques à répétition. La dernière opération de relogement de 884 familles sinistrées a été contestée par de nombreuses autres, n’ayant pas eu la chance d’être choisies. Des sit-in et autres rassemblements ont eu lieu devant le siège de la wilaya, notamment les 32 familles qui habitent au niveau du lieu-dit « El-Kantera» à l’extrémité du quartier de Bel-Air, ainsi que par les familles de la rue Tipaza, ceci pour attirer de nouveau l’attention des autorités locales sur leurs cas. La grogne monte aussi dans d’autres vieux quartiers comme Bel-Air, St-Eugène, El-Hamri, Sidi El-Houari, Derb et St-Antoine, entre autres.
Par H. Barti pour le Quotidien d’Oran