C’est horrible ! De l’extrême-droite partout !

Publié le 18 juin 2021 par H16

Immense surprise dans le Landernau informationnel et le microcosme journalistique des journalistes professionnels du journalisme de journal : il semblerait qu’une chaîne de télévision offre une part non négligeable de ses plateaux politiques à l’extrême-droite. C’est donc l’horreur. Pensez donc : les cris de toute la classe jacassante sont quasiment couverts par les bruits de bottes !

L’enquête de Libération ne laisse aucun doute. Les petits graphiques illustratifs de la rédaction du journal fondé par Sartre et positionné à l’extrême-gauche ne permettent aucune interprétation à cette abominable vérité vraie : CNews (car c’est elle dont il s’agit) se vautre dans la facilité d’inviter jusqu’à 36% de politiciens d’extrême-droite. Selon les comptes méticuleux de toute l’équipe de Libération qui s’est consacrée à éplucher les programmes de cette abomination télévisuelle entre juin 2020 et juin 2021, la chaîne de Bolloré a par exemple osé recevoir plus de 130 fois Jean Messiha ce qui est évidemment troporibl.

Le travail était dur, la tâche ingrate et obligeait à manipuler des miasmes nauséabonds d’une beuhête immonheudeu mais les zanalystes de Libération n’ont cependant pas hésité à s’y coller avec abnégation et ont même produit une petite synthèse qui, là encore, ne laisse aucune place à une interprétation aimable : quand on fait bien tous les petits calculs, les politiciens du Rassemblement National sont très très invités par CNews (jusqu’à 26.5% du temps d’antenne consacré à la politique). Quelle abomination !

Quand on voit tout ça, difficile de retenir un haut-le-cœur : malgré les efforts incommensurables déployés par toute la rédaction de Libération depuis des décennies pour repousser toujours plus loin, plus fort les relents du fascisme et des pires extrêmes à savoir ceux de droite, il semble bien que la leçon ne parvienne pas à porter partout, que la Bonne Parole ne réussisse pas à atteindre les moindres recoins de certaines chaînes de télévision.

La situation est grave. Que dis-je, elle est terrible !

Il faut en effet comprendre que si Libération (et tous les journalistes derrière cette rédaction et bien au-delà) a produit tel article, c’est bien parce qu’une chaîne vient de briser un tabou français : donner la parole aux gens de droite et, notamment, aux gens d’extrême-droite non pas à proportion de ce que la rédaction estime qu’ils méritent, mais à celle que leur donne leur représentation dans la politique nationale. Et si on commence à laisser les gens de droite (et a fortiori les gens d’extrême droite) s’exprimer ainsi dans les médias un média à proportion de ce que le public veut entendre, c’en est fini du discours actuellement dominant de la Belle Gauche Humaniste, Universaliste et Inclusive dont cette rédaction (et tant d’autres) se veut l’étendard.

En réalité, il est particulièrement intéressant de voir que, au sein même de CNews, les journalistes émettent des petits couinements plaintifs à l’idée que certains, comme Zemmour ou Praud, puissent ainsi trouver un temps d’antenne pour y exprimer leurs opinions : comme ces dernières sont officiellement estampillées nauséabondes, il est inconcevable qu’on puisse les laisser parler. La démocratie, la liberté d’expression, ça va pour la météo et les idées de gauche, mais pas pour les idées de droite et les sujets qui fâchent. Et puis quoi encore ?

Ce qui explique sans doute le détachement voire la gourmandise de ces mêmes journalistes et des autres rédactions à inviter, tendre le micro, analyser et recueillir les paroles d’un nombre dodu de partisans de l’extrême-gauche, et ce, absolument sans aucun rapport avec le poids réel de ces idées et de ces gens dans la politique nationale.

Et là apparaît toute l’hypocrisie dégoulinante de ces distributeurs automatiques de morale de synthèse : lorsqu’on prend un court temps de réflexion, on s’aperçoit assez vite que les quelques heures d’antennes supplémentaires que l’extrême-droite et la droite ont grapillées sur CNews ne permettent même pas d’équilibrer le temps global de ces représentations politiques dans les médias.

Non seulement CNews, avec 36% consacrés à l’extrême-droite ne fait que s’approcher de la proportion de ces opinions dans l’électorat comme en témoigne la dernière élection présidentielle de 2017, mais en plus la dominance des idées de toutes les gauches sur les services publics laisse carrément songeur lorsqu’on se rappelle qu’il s’agit là d’argent pris de force à des contribuables qui, de fait, voient leurs contributions utilisées pour diffuser des idées avec lesquelles ils ne sont pas majoritairement d’accord… Au contraire de CNews qui, chaîne privée, se doit donc de coller aux désirs de ses spectateurs. L’équilibre qu’on serait en droit d’attendre du service public n’existe pas et c’est, finalement, le privé qui montre l’exemple ce qui déclenche l’urticaire journaliste de façon prévisible.

Le décalage est encore plus violent lorsqu’on tient compte des parts d’audience comme ne le font surtout pas les petits hypocrites de Libération et leurs inénarrables Décodeurs, véritables montres arrêtées qui indiquent le sud : l’abominable équilibrage de CNews avec 2.2% de part d’audience prend alors une autre tournure devant les 12.3% réalisés par France Inter et son gauchisme quasiment institutionnel. Autant dire que les gesticulations des journaleux militants de Libération se basent essentiellement sur un gros fantasme de sur-représentation, ce qui leur permet d’oublier complètement la sous-représentation de la droite dans absolument tous les autres médias.

En tenant compte de ces éléments, l’article de Libération montre en réalité par contraste toute l’étendue de la médiocrité du service public et des médias sur-subventionnés par l’État : loin des contingences du marché et donc loin des opinions réelles des lecteurs, des auditeurs et des téléspectateurs, ces productions fonctionnent maintenant en vase clos, recrutant leurs équipes dans les mêmes viviers tous orientés politiquement de la même façon, avec un rapport de plus en plus ténu avec la réalité, le terrain et les problèmes réels du pays.

Ceci explique à la fois le décalage croissant des sujets politiques abordés avec ceux que la majorité des Français désirerait effectivement voir traités (ce qui aboutit aux dernières constatations de la Fondapol qui remarque dans une récente étude que plus de 60% des gens ne s’estiment pas représentés par les médias dominants) et le décalage des politiciens avec les Français, les premiers croyant niaisement que la presse rapporte ce que pensent les seconds, ce qui permet au passage à ces médias d’orienter plus ou moins lourdement ces politiciens dans leur sens.

En fait, l’orientation actuelle de CNews et ses excellents résultats d’audience sonnent comme un véritable avertissement à tous les autres médias actuellement confits de leurs certitudes et de leur hypocrisie dans l’argent gratuit des autres : vous êtes moins que médiocres, vous êtes nuls, et vous allez périr minablement.

Et quelque part, ce sera ni surprenant, ni même triste.

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