Une autre approche de la formation

Publié le 19 juin 2021 par Patriceb @cestpasmonidee
Si l'innovation technologique a permis d'introduire de nouveaux outils pour améliorer l'accessibilité et l'efficacité de la formation en entreprise, celle-ci n'a guère évolué dans son approche fondamentale. Pour l'inspiration, la jeune pousse britannique PensionBee illustre une autre manière d'envisager le développement de ses collaborateurs.
En l'occurrence, c'est la volonté de sa fondatrice et directrice générale, Romi Savova, qui pilote les efforts, sous des angles variés, jusqu'à en faire une composante naturelle de la culture d'entreprise. Une de ses grandes initiatives consiste, par exemple, en un programme de découverte de l'univers des pensions de retraite (le cœur d'activité de la startup) destiné à encourager les vocations, notamment parmi les novices, et à placer tous les employés au même niveau de connaissance et d'engagement dans leur rôle.
Certes, cette description laisse imaginer un dispositif classique d'accueil des nouveaux embauchés… si ce n'est que celui-ci accepte des candidats ne possédant aucun bagage préalable et qu'il est partagé entre tous les métiers. Nettement plus original, le « Code Club » propose à quiconque désire apprendre les ficelles de la programmation informatique, par simple curiosité ou dans l'optique de réorienter sa carrière, de bénéficier d'un accompagnement renforcé de la part d'un membre de l'équipe technique.
Le dernier ajout en date à cette série est un mini-cours de MBA ouvert à tous les salariés. Assuré par Romi Savova elle-même, animée par sa propre expérience du cursus de Harvard, le parcours de 10 semaines est conçu sur le modèle de la prestigieuse université, avec des devoirs hebdomadaires de lecture et des discussions de groupe autour de cas pratiques dans lesquels les participants sont invités à se placer dans la peau du dirigeant d'une grande enseigne confronté à une situation réellement survenue.

Environ un tiers des collaborateurs de PensionBee, issus de tous ses départements et quelle que soit leur position hiérarchique, profitent de l'opportunité ainsi présentée. Selon les mots de la directrice générale, il s'agit, en partageant ce qu'elle a appris, d'inciter chacun à penser comme un véritable responsable et à appliquer les enseignements reçus dans sa mission. Sa vision repose sur l'idée qu'une organisation doit impérativement favoriser et stimuler la progression des individus qui la composent… et, au-delà, les aider à prendre leur essor afin qu'ils deviennent les leaders de demain.
Le contraste avec les comportements habituels dans la majorité des entreprises, qui s'avèrent souvent plus proche du monde de Dilbert, est saisissant. Bien sûr, il n'est pas aisé de transposer dans une structure de plusieurs milliers de personnes ce qui fonctionne avec une centaine de salariés. Pourtant, il existe certainement des moyens de déployer les mêmes principes : offrir des options identiques à tous, sans discrimination, promouvoir l'acquisition de compétences et faciliter l'avancement (en évitant les blocages de ceux qui y perçoivent une menace), privilégier l'épanouissement individuel…