Maurice Blanchard – Et puis, voici l’eau creuse…

Par Stéphane Chabrières @schabrieres

Et puis, voici l’eau creuse, l’eau profonde où les amours blondes et fleuries ont sombré dans la mort grandiose en marbre noir. Le saule étend sur l’eau profonde ses griffes de tigre, ses racines déchaussées. Il mourra debout, comme un homme doit mourir, comme un tigre doit mourir, guettant la fleur stérile, le nénuphar immobile qui chante sur l’eau profonde. Il est fort. Il retient dans ses serres la laine décharnée du temps, la cruauté vivace et sans visage, mon destin.

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Maurice Blanchard (1890-1960)Débuter après la mort (Plasma, 1977) – Extrait du poème Rivières (1950)