Chroniques de l’ordinaire bordelais. Épisode 393

Publié le 03 octobre 2021 par Antropologia

Anthropologie symbolique ?

On tient des colloques sur les espèces animales menacées, pourquoi pas, mais que dire de celles considérées comme invasives contre lesquelles nous menons des luttes acharnées et souvent vaines ? Et ce sont souvent les mêmes qui pleurent les premières et s’adonnent à des exterminations massives chez eux, en milieu urbain.

Débarrassée provisoirement des souris à la faveur de pièges empoisonnés, je découvre horrifiée, lors d’un passage estival à Bordeaux, qu’une des chambres a été colonisée par des mites vestimentaires. Google me propose quelques solutions écologiques que je tente. Echec, une solution chimique à grande échelle me débarrasse du problème. Nouveau passage à Bordeaux, des mites alimentaires ont colonisé un placard de la cuisine. Mettant de côté mon aversion totale pour les insectes, j’essaie de prendre les choses avec philosophie : c’est un comble pour une anthropologue d’être attaquée par des mites… Je jette les denrées, traque les larves, nettoie avec ardeur…  Mais chaque soir, vers 21h, une vingtaine de mites sortent de je ne sais où pour me narguer. Alors, je chasse, armée d’un balai tout en étant harcelée par quelque moustique tigre – globalisation ? Et je prends la précaution de fermer mes volets pour ne pas donner à voir ce ballet ridicule à mes voisins…

Jour de rentrée, un cafard traverse furtivement sous l’évier. Je touche le fond…

Vous êtes peut-être prêts à prendre l’apéro agrémenté d’insectes grillés. Pas moi. Ne m’invitez surtout pas !

Colette Milhé