Journapalm 796

Par Gui10sto
Chaque nuit le même cauchemar le réveille. De l’eau jusqu’aux genoux dans les rizières colorées de sang Viêt-Cong, sa lourde mitrailleuse collée contre sa hanche, il suffoque. Il y a l’odeur de chair brûlée mélangée à celle de l’essence et le sifflement qui précède le déclenchement du lance-flammes. Alors il se réveille d’un coup, le front trempé de sueur, la tête pleine de virgules de souvenirs calcinés. Quand il se lève, il fait encore nuit. Sa petite maison est muette, seul son fils est levé, occupé comme chaque matin à construire des décors miniatures en grain de riz.