Et la terre se transmet comme la langue - extrait du poème de Mahmoud Darwich

Publié le 26 octobre 2021 par Onarretetout

(…)
Là-bas, ils dialoguaient avec les vagues pour ressembler à ceux qui des batailles rentrent sous les arcs, triomphants. Jamais nos exils ne furent vains, jamais en vain nous n’y fûmes envoyés. Leurs morts s’éteindront sans contrition. Aux vivants de pleurer l’accalmie du vent, d’apprendre à ouvrir les fenêtres, de voir ce que le passé fait de leur présent et de pleurer doucement et doucement que l’adversaire n’entende ce qu’il y a en eux de poterie brisée. Martyrs vous aviez raison. La maison est plus belle que le chemin de la maison. En dépit de la trahison des fleurs. Mais les fenêtres ne s’ouvrent point sur le ciel du coeur et l’exil est l’exil. Ici et là-bas. Jamais en vain nous ne fûmes exilés et nos exils ne sont pas passés en vain.

Et la terre
Se transmet
Comme la langue
(…)

(traduit de l’arabe par Elias Sanbar)

Il y a quelques jours, j'ai assisté à une mise en scène de l'intégralité de ce texte au Théâtre de Gennevilliers.