Le Chant de l'Adieu: Etude

Publié le 03 août 2008 par Bonamangangu

Bona. Etude. Déposition; Crayon graphite. Juillet 08. Nether Edge

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Gustav Mahler, Le chant de la terre, l'Adieu. 

LʼADIEU


Le soleil disparaît derrière les montagnes.
Sur toutes les vallées tombe le soir,
Avec ses ombres pleines de fraîcheur.
O vois! Comme une barque dʼargent flotte
La lune sur la mer bleue du ciel.
Je sens une tendre brise souffler
Derrière les pins sombres!


Le ruisseau chante à voix plus haute dans lʼombre,
Les fleurs pâlissent dans la lueur du crépuscule.
La terre respire pleinement de repos et de sommeil.
Tous les désirs vont maintenant rêver,
Les gens fatigués rentrent chez eux,
Pour apprendre dans le sommeil un bonheur oublié
Et la jeunesse, à nouveau!
Les oiseaux sont blottis, silencieux, sur leurs branches.
Le monde sʼendort...


Il souffle une brise fraîche à lʼombre de mes pins.
Je suis là et jʼattends un ami;
Je lʼattends pour un dernier adieu.
Jʼai tant envie, ami, à tes côtés
De jouir de la beauté de ce soir.
Où es-tu? Tu mʼas laissé seul si longtemps!
Jʼerre ici et là, avec mon luth,
Sur des sentiers riches dʼune herbe douce.
O beauté! O monde à jamais ivre dʼamour et de vie!


(dʼaprès Wang-Sei)


Il descendit de cheval et lui tendit le breuvage de lʼadieu.
Il lui demanda où il irait
Et aussi pourquoi cela devait être.
Il parla, sa voix était voilée :
Toi, mon ami,
Sur cette terre, le bonheur ne mʼa pas été donné!
Où je vais ? Je vais, jʼerre dans les montagnes.
Je cherche le repos pour mon coeur solitaire.
Je vais vers mon pays, mon refuge.
Jamais je nʼerrerai plus au loin.
Calme est mon coeur et il attend son heure.
Partout, la terre bien-aimée
Fleurit au printemps et verdit à nouveau!
Partout et éternellement, les lointains bleuissent de lumière!
Eternellement... éternellement...

Le Jardin Majorelle. Maroc