Des Poèmes extraits de la revue WAM (numéro 3)

Par Etcetera
couverture de la revue

La revue poétique trimestrielle WAM (« revue d’Arépoézi » précise malicieusement le sous-titre), dirigée par le poète Robert Roman, a fait paraître en septembre 2021 son troisième numéro.
Comme j’aime bien cette revue et que je trouve ses choix de textes et d’illustrations toujours brillants et stimulants pour l’esprit, je vous propose la lecture de quelques poèmes choisis, que j’ai pu trouver tantôt drôles tantôt émouvants et toujours très agréables à découvrir.

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poème de saison (mais laquelle ?)

l’automne est la saison
préférée … pour ceux qui préfèrent l’automne
comme saison préférée … moi je préfère
l’automne comme saison … il y en a quatre …
je les ai appris par coeur … automne numéro un
automne numéro deux
automne numéro trois
automne numéro quatre

c’est un peu comme les trois mousquetaires

AL ZIMMER

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IL Y A ENCORE DE L’AMOUR

ce n’est pas parce que personne ne refait le lit que le lit
cesse d’être lit ce n’est pas parce que personne ne se prend
dans les bras que les bras tombent
et quand bien même les bras ballants sont les bras
ce n’est pas parce qu’on ne s’adresse plus au coeur
que le cœur ne bat plus
il y a encore de l’amour
ce n’est pas parce que les moutons sous le lit ne bêlent pas
qu’ils n’y sont pas ce n’est pas parce que les bras brassent de
l’air
pour chercher quelque chose à étreindre
que tu n’y es pas
qu’ils ne prennent pas le téléphone pour te demander
où tu es
la route pour te rejoindre
qu’ils ne sont pas tout autour de qui tu es
ce n’est
pas
que je me laisse
aller
c’est que je laisse vivre tout ce qui porte l’amour en lui
les traces sur le miroir de la salle de bain
refont le portrait du monde
ça me va
j’ai fait couler les larmes pour le petit déjeuner
elles sont encore chaudes j’ai du sucre roux du miel de
montagne
ou du comté si tu préfères
ça me va
si tu viens
(…)

MYRIAM OH

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Interprétation

Au loin, un corbeau croasse.
Il doit avoir eu vent –
qui souffle en ce moment,
cependant que la fumée
de ma clope se mêle
au ciel,
à mon brouillard pensif –
il doit avoir eu vent
qu’aujourd’hui est un jour
particulier pour moi :
celui qui a vu ma naissance,
il y a de ça déjà
une bonne jonchée
de joies et peines
entassées dans mon crâne.
Et aujourd’hui qui est donc
pour moi à marquer au fer roux
d’un nouvel automne, il me plait
stupidement de croire
que cet oiseau, à son insu,
vienne me célébrer
et témoigner, par son cri fugitif,
de ma présence au monde

encore.

MORGAN RIET

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Vous pouvez vous abonner à la revue WAM pour seulement 38 euros par an.
Contact de la revue par mail :
wam.arepoezi@gmail.com
ou bien par la poste :
Robert Roman
7 rue des Gardénias
31100 TOULOUSE

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