Critique Ciné : Cry Macho (2021)

Publié le 23 novembre 2021 par Delromainzika @cabreakingnews

Cry Macho // De Clint Eastwood. Avec Clint Eastwood, Dwight Yoakam et Daniel V. Graulau.

Les années passent et Clint Eastwood est toujours là. Cry Macho est un film étrange dans le sens où c’est clairement une lettre de démission de son soutien à Donald Trump. C’est un film où le héros et donc Clint Eastwood prend conscience du temps qui passe et qu’il ne sert à rien de s’entretuer. Mieux vaut s’aimer avant de tous finir dans la tombe. Après La Mule, c’est la deuxième fois de suite que Clint Eastwood met en scène les mexicains et Cry Macho apporte une dimension humaine étonnante dans la relation entre Mike et ce jeune adolescent. Bien évidemment, Cry Macho n’est pas son meilleur film, pas celui qui marquera probablement les mémoires de tous mais l’on sent un tournant, comme une volonté de rédemption avant son dernier voyage. On retrouve les thématiques chères au réalisateur/acteur/scénariste mais toutes ces familiarités avec son univers sied assez bien à Cry Macho. Il y a aussi une certaine forme d’adieu dans ce récit au travers d’un homme, Mike, star déchue du rodéo. Comme si Clint Eastwood racontait qu’il n’est plus le héros de westerns qu’il a été et que les héros meurent eux aussi.

Mike, star déchue du rodéo, se voit confier une mission a priori impossible : se rendre au Mexique pour y trouver un adolescent turbulent et l’amener jusqu’au Texas. Il lui faudra pour cela affronter la pègre mexicaine, la police et son propre passé.

C’est assez subtile dans le sous texte du récit et je dois avouer qu’à 91 ans, Clint Eastwood a encore de la ressource pour nous offrir des récits initiatiques qui font le bilan de sa carrière tout en racontant son état d’esprit actuel. C’est d’ailleurs ce qu’il y a de plus intéressant dans Cry Macho alors que le reste n’est finalement là que pour justifier le reste. La relation qui se tisse entre Mike et ce jeune ado est touchante, comme un passement d’armes vers la jeunesse qui reste l’avenir de ce pays morcelé. Cry Macho parle de rêve d’une époque tout en offrant un regard assez brut sur ce qui se passe. De facto, l’intrigue est finalement secondaire. On n’a guère à faire du road trip. Ce sont les dialogues qui font alors la force de Cry Macho et lui offre une vraie réflexion sur l’humain et sa place sur terre. Ce film est parfois un peu long et aussi pas toujours juste mais on retrouve tout ce qui fait la singularité du cinéma d’Eastwood, ce côté très classique mais jamais scolaire.

Note : 5/10. En bref, Cry Macho est une sorte de lettre d’adieu offrant le mea culpa d’un héros qui se sent vieillir et veut transmettre quelque chose pour laisser son empreinte sur terre.

Sorti le 10 novembre 2021 au cinéma