Premier baiser, premières...

Publié le 04 août 2008 par Lyanne
Marcher un peu près l'un de l'autre,
les mains qui balancent,
se croisent,
s'effleurent,
se touchent,
2 doigts qui s'accrochent,
les mains balancent ensemble,
un peu moins fort.
Les doigts se glissent les uns entre les autres.
Les doigts jouent à dix,
les 5 plus grands deviennent une main,
qui arrête le balancier.
Ils ont suivis le corps qui s'est arrêté et a fait pivoter mon corps aussi
face à face.
Pendant quelques secondes encore...
J'ai écouté la mer emporter ce que je savais être avec certitude les derniers moments d'une vie. Ces moments là, sans savoir encore quelle porte j'avais ouverte, étaient uniques.
Quand on sait, on ne peut plus ne plus savoir.
Pendant quelques secondes, j'ai savouré de ne pas savoir.
Cette saveur, qui avait été amère pour un corps aspirant aux douceurs, prenait la douceur des terres connues, avant de se laisser prendre par la mer et ses vagues.  
Pendant quelques secondes ensuite...
Je n'ai plus entendu la mer. Les lèvres ont parlé, murmuré, questionné, répondu. Si doux, doux à écouter avec toute son attention, si fort, fort à ne rien entendre d'autre.
J'ai encore entendu la mer... 
Cette fois elle n'emportait plus le deuil joyeux des souvenirs d'avant, elle nous souhaitait la bienvenue. Nous sommes restés sur les rochers, mais nous avons embarqué pour le voyage proposé. Les doigts sont un vent qui fait frissonner, les souffles sont amples comme les larges vagues amenées par le vent d'est. Tantôt les rochers nous rappelaient à terre, tantôt la mer nous appelait à voguer. Vingt marins les sens en éveil prenaient le large, le corps est une mer immense.
Quelques jours plus tard...
Débarqués sur une île tropicale, volcanique sans doute, déserte peut-être, à moins que ce ne soit encore une facétie de l'ouïe, décidément le sens le plus capricieux des amants, nous sommes seuls, mais pas seuls puisqu'à deux. Une simple pression plus forte de sa main sur mon bras, me transmettra soudain l'émotion de tous les souvenirs déjà partagés. La mémoire de toute l'humanité est en nous. Nous avons alors oublié notre nom propre, nous avons découvert que nos noms, pas si communs, sont aussi homme et femme.