Vision taoïste de l’énergie et de la respiration

Publié le 04 août 2008 par Chikung
Ce texte est tiré du livre de Dennis Lewis, Le Tao de la respiration, que j’ai traduit. Vu que Dennis est instructeur certifié de Mantak Chia, comme moi, nous enseignons les mêmes techniques que je me permets de vous retransmettre par sa « voie ».
(Première partie)
Pour les Taoïstes, cultiver la respiration consciemment permet non seulement d’aller chercher de l’énergie dans le monde extérieur, mais aussi d’harmoniser les réseaux énergétiques de notre monde intérieur, faisant en sorte que notre corps, notre esprit et nos émotions s’équilibrent harmonieusement.
Dans bien des cultures, la respiration est considérée comme une manifestation directe de l’esprit, comme  l’énergie subtile de l’esprit qui nous anime, énergie que nous recevons en respirant ou qui descend en nous des cieux. Des termes comme prana (Inde), pneuma (Grèce), lung (Tibet), num (peuplades du Kalahari), ruach (hébreu), neytoneyah (Sioux Lakota), baraka (Islam) et chi (Chine) ne sont que quelques-unes des appellations de cette force de vie supérieure dont il est dit que nous dépendons. Et ce n’est qu’avec notre propre respiration que nous pouvons consciemment nous connecter à cette force vitale.
Bien que la science occidentale rejette l’idée que nous soyons animés par une énergie subtile ou par une force vitale, elle croit cependant, à l’instar de nombreuses traditions, que nous vivons dans un univers d’énergie et de transformations énergétiques, et que nous dépendons de ces énergies pour penser, sentir, bouger, etc. Pour les scientifiques occidentaux, ces énergies - mécanique, chimique, électrique, radiante et nucléaire - sont définies en fonction du « travail » qu’elles peuvent fournir. Ce travail doit cependant être mesurable par les instruments de mesure scientifiques conçus à cet effet. Par définition donc, selon la science, tout ce qui ne peut être mesuré n’existe pas. Bien entendu, d’autres chercheurs, entre autres certains chercheurs œuvrant dans des secteurs scientifiques moins rigides comme la psychologie et la psychiatrie, ont posé en principe l’existence d’énergies subtiles en créant des termes comme bioplasma, bioélectricité, énergie biocosmique, etc. Ces chercheurs ont aussi défini ces énergies en fonction du travail qu’elles peuvent accomplir, surtout en ce qui concerne notre esprit et notre corps. Par contre, ils se sont mal débrouillés dans une société axée sur les connivences existant entre science, technologie, gouvernement, ordre médical établi et industrie pharmaceutique.
Un des chercheurs les plus connus dans le domaine de l’énergie est Wilhelm Reich. Se fondant sur de nombreuses preuves expérimentales et des vérifications personnelles auprès de bien des gens, Reich a affirmé qu’il existait une puissante force vitale, force qu’il a appelée « orgone ». Il s’est mis à montrer aux gens comment se servir de cette énergie pour prévenir et guérir diverses maladies mortelles, y compris le cancer. Comme il considérait son travail comme expérimental, il ne faisait pas payer ses patients. Malgré cela, le gouvernement américain s’est retourné contre lui et, en mai 1956, l’a fait emprisonné parce qu’il refusait d’obéir aux injonctions de la FDA (Federal Drug Administration). Reich est mort en 1957 d’une crise cardiaque alors qu’il était en prison. Pendant sa détention, la FDA a fait un raid dans son institut et a brûlé tous ses livres et autres documents.
Une énergie remarquable : le chi
Ce n’est que de nos jours, après le succès bien explicité de certaines formes de « médecines alternatives », entre autres la méditation et les arts traditionnels chinois de guérison comme l’acupuncture et le chi kung (chi kung veut dire « travail de l’énergie »), que quelques pionniers de la communauté médicale occidentale à l’esprit ouvert ont commencé à accepter la possibilité qu’il puisse exister des formes subtiles d’énergie, comme le chi (qui s’écrit aussi qi), que la science occidentale n’a pas encore appris à mesurer.
Depuis bien longtemps, avant même la naissance du Christ, les Taoïstes et les maîtres de chi kung font des expériences remarquables et troublantes avec les énergies subtiles et les fonctions du corps et de la psyché. Grâce à leur entraînement personnel avec la respiration, la posture, le mouvement, l’attention sensorielle, la visualisation, le son et la méditation, ils ont découvert comment on peut influer positivement non seulement sur la pensée et l’émotion, mais également sur les divers systèmes internes du corps, entre autres les enzymes, les hormones, les globules et les autres substances et énergies vitales sur lesquelles ces organes reposent. L’efficacité d’un grand nombre de ces pratiques a été prouvée depuis les vingt dernières années dans certains très grands laboratoires et universités de Chine grâce à des recherches chimiques et biophysiques effectuées par des scientifiques, en collaboration avec des maîtres de chi kung reconnus. Ces recherches ont prouvé que le chi avait une influence remarquable sur tout, des cristaux au système immunitaire humain.
Le chi et les ions négatifs
Selon les Taoïstes et les maîtres de chi kung, nous pouvons tous en principe apprendre à nous servir du chi pour assurer notre santé et notre bien-être. Ces maîtres croient par exemple que le phénomène de la respiration permet non seulement au corps d’aller chercher l’oxygène dont il a besoin et de le transformer en énergie chimique par le biais de la combustion interne, mais que la respiration sert aussi de porte d’entrée et de soutien aux diverses autres sortes d’énergies qui animent notre être. Selon la vision taoïste moderne, par exemple, la découverte par la science moderne que l’atmosphère de la Terre est remplie de charges électriques appelées ions est extrêmement significative. Certains Taoïstes ont même été jusqu’à associer les ions négatifs au chi. Les ions sont des atomes ou parties de molécules qui sont chargés soit positivement, soit négativement. Les ions négatifs, qui sont de minuscules paquets d’énergie électrique presque pure, sont formés naturellement par les interactions entre l’énergie solaire et l’atmosphère terrestre, ainsi que par les particules cosmiques, les éclairs, les tempêtes, les vents, l’évaporation, le mouvement de l’eau et les niveaux bas de radioactivité provenant de la Terre. Des milliers d’études scientifiques ont prouvé que les ions, en particulier les ions négatifs (qui transportent un électron de plus), sont extrêmement importants pour notre santé. Voici que ce qu’écrit un auteur qui commente des recherches faites en France en 1966 : « Dans les poumons, la présence d’ions négatifs favorise le passage de l’oxygène par les membranes cellulaires afin que ce dernier soit mieux absorbé par le sang. En même temps, les ions négatifs facilitent l’élimination du gaz carbonique ». Et selon Robert Ornstein et David Sobel, « il a été prouvé que les ions négatifs augmentent le niveau de sérotonine dans le cerveau, un neurotransmetteur induisant une humeur de détente ».
Des études montrent également que les ions négatifs sont constamment épuisés par la pollution, l’air climatisé, les espaces confinés, les bâtiments en béton, les champs électriques artificiels, la déforestation, etc. Ces études ne surprennent pas le moins du monde les maîtres taoïstes puisqu’ils choisissent la nature avec ses montagnes, ses lacs, ses rivières et ses forêts pour entreprendre leurs pratiques. Pourquoi? Parce que l’évolution spirituelle et la santé sont plus faciles à entretenir dans des lieux chargés d’ions négatifs. Comme la science et l’industrie reconnaissent de plus en plus l’importance des ions négatif, des générateurs d’ions négatifs pour la maison, le bureau et la voiture se trouvent facilement dans le commerce. De nombreuses entreprises japonaises disposent dorénavant de systèmes d’air climatisé comportant des générateurs d’ions. On s’en sert même dans les capsules spatiales afin d’aider les astronautes à se débarrasser de la fatigue et d’autres malaises psychologiques. Le maître taoïste Mantak Chia parle souvent de l’importance des ions négatifs et des techniques de respiration spéciale pour les absorber.
Les Taoïstes se servent de nombreuses techniques spéciales de respiration, entre autres avaler l’air directement dans la voie digestive, pour absorber et transformer l’énergie de l’atmosphère, ions négatifs y compris, non seulement pour des besoins méditatifs et spirituels, mais aussi pour la guérison et la longévité. Pour le Taoïste, travailler consciemment la respiration, c’est disposer d’un outil puissant qui permet non seulement d’aller chercher l’énergie se trouvant dans le monde extérieur, mais également d’harmoniser les réseaux énergétiques de notre monde intérieur, faisant en sorte que notre corps, notre esprit et nos émotions s’équilibrent harmonieusement. Les Taoïstes croient que c’est cet équilibre, le fondement de la véritable intégralité, qui est au cœur de la santé et du bien-être.