Bye-bye

Par Kaeru @Kaeru
 

Passage d'une année à l'autre alors que je piétine, trépigne et traîne mon vague à l'âme depuis un temps qui s'étire. Épuisée d'être moi, las de tristesse et d'espoirs déçus, je lâche. 

J'accepte la perte, l'absence et les contraintes imposées par une situation que je ne maîtrise pas.

 
Mes mots sur la toile, revendiqués, signés sont devenus des armes dans un conflit subi. Cet automne mon ex-compagnon s'est servi de capture d'écran de ce blog contre moi. L'auto censure me cisaillait déjà les entrailles mais, suite à cet épisode assez sordide, le sifflet est coupé.
Alors, après un silence de tourments, je lâche. Je lâche la pression et les efforts constant pour aller mieux, je lâche mes tentatives de mettre en place habitudes et routines dans un quotidien vrillé. Je n'en peux plus du combat contre moi-même, mon état, et cette foutue dépression. Je laisse les pro s'occuper du bazar.
Moi, je lâche la rampe. Je lâche du leste. Je lâche mon nom et mon identité.
Je commence l'année par clore une porte, celle de cet espace qui a perdu sa liberté, sa raison d'être.  Je reste active sur mon instagram. Pour l'instant, le blog reste en ligne, mais je me réserve la possibilité d'un nettoyage par le vide. 
J'ose à peine évoquer l'année nouvelle, car je sais que pour beaucoup, l'espoir a déserté le navire. Je vous souhaite simplement de trouver des solutions de vous préserver sans abîmer les autres, de vous aimer et prendre soin de vous, cependant sans oublier ceux qui vivent à vos côtés, même ces crétins anonymes que vous croisez dans la rue, sur le quai, dans l’ascenseur. L'altérité reste la plus belle richesse, des croyances et des pensées. Parfois, elle nous bouscule, elle nous choque, elle nous révolte. Les chemins se divisent, infinis, creusés dans les sables mouvants. Parfois, ils s'éloignent à jamais, parfois, ils se fusionnent un temps, se croisent, s’entremêlent, s'estompent ou se perdent.
Je continue le mien, vacillante certes, avec lenteur, mais toujours en prenant ce plaisir miraculeux de regarder et d'écouter le monde. Je vous souhaite à toutes et tous, de contempler, même si la vie secoue, même si l'angoisse et le brouhaha du monde étouffe vos émotions, contemplez ! Un cailloux, un doigt de pied, un poil, un nuage, un file d'huile d'olive, une plume, une tache de rouille, une croûte, une pellicule, un grain, une graine... contemplez. Nous sommes vivants.
Copyright : Marianne Ciaudo