Exercice digital (4)

Par Deathpoe

Voilà, ça y est, le point de rupture est atteint et il n'y a plus rien à considérer. Juste se laisser exploser avec un flingue sur la tempe, comme pour vous dire "Vis maintenant ou tu vas crever". Y'a des trucs simples que je ne suis pas capable de faire moi-même. C'est une bonne question même pas utile. Alors on pourra continuer et recommencer, et j'irai souffler sur les réverbères qui rampent le long de la route, les yeux rivés sur le compteur de vitesse qui me ramène chez moi.
Voilà, ça y est, point de rupture, l'esprit a pris sur la gueule et court d'un oeil à l'autre. Des fois, il frappe aux fenêtres de mes lunettes pour me montrer ce que je n'avais pas vu: ces conversations désenchantantes et sucrées comme du poison. Et j'irai faire l'esclave-bénévole jusqu'à ce que l'on me dise: "Va-t'en, tu peux disposer". Et j'aurai eu le sentiment d'avoir été foutrement utile. D'avoir été, comme l'hiver qui se répand sur les parchemins de ma langue. J'ai entendu tout ce que vous disiez.
Par mégarde je gerbe une partie de mon repas de midi en me brossant les dents. Certains auraient compté les morceaux ou regardé ce que j'avais avalé de bon. Me suis contenté d'asperger le tout d'eau. Hop, bon débarras, on passe à autre chose.