Pouvons-nous vaincre le terrorisme ?

Publié le 05 août 2008 par Drzz

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L’Agence France Presse hier lundi 4 août à 09:57 informait dans une dépêche : « un attentat contre la police chinoise dans le Xinjiang dans l'ouest musulman du pays a fait 16 morts et 16 blessés lundi. L'attaque visant un poste de douanes à Kashgar (...) a été perpétrée par deux assaillants. (...) A bord d'un camion rempli d'explosifs, les deux hommes ont foncé sur un groupe de policiers (...) et en ont tué quatorze sur le coup. (...) En 1997, une série d'attentats à la bombe à Urumqi, la capitale régionale, avait fait 9 morts et 74 blessés dans trois autobus. (...) Fin juillet, le Parti islamiste du Turkestan a revendiqué plusieurs attentats, dont des attaques contre des autobus le 21 juillet qui ont fait deux morts dans le Yunnan et a menacé la Chine de nouvelles attaques durant les JO. (...) Le Parti islamique du Turkestan est un autre nom utilisé pour désigner le Parti islamique du Turkestan oriental (ETIM), un groupe séparatiste ouïghour qui cherche à établir un Etat indépendant au Xinjiang ». Voilà. Pour ceux qui l’ignoraient, il y a des musulmans - et même des terroristes islamiques - en Chine communiste.

A ce propos le 4 mars dernier - il y a donc cinq mois - j’écrivais : « Le sinologue Roger Faligot dans un livre intitulé ‘Les services secrets chinois de Mao aux JO’ - livre qui vient de paraître aux Editions Nouveau Monde - fait quelques piquantes révélations sur cette grande puissance mondiale qu’est devenue la Chine avec ses un milliard deux cents millions d’habitants. Le Guoanbu, équivalent chinois de la CIA et du FSB (alias KGB) compte deux millions d’agents secrets. Pour la sécurité des JO en août prochain, un crédit supplémentaire de 1,3 milliards de dollars a été alloué au Guoanbu. Des Ouïgours (Chinois de confession musulmane) ont infiltré Al-Qaïda. Leur mission : détecter et prévenir les projets d’attentats aux JO d’août prochain à Pékin. Malgré les moyens mobilisés par la Chine communiste, rien ne prouve qu’il n’y aura pas d’athlètes dans la catégorie kamikaze aux prochains JO. Les contacts secrets entre communistes chinois et réseaux islamiques ne datent pas d’hier. A une époque, à l’ambassade de Chine à Islamabad, capitale du Pakistan, l’officier chinois « Kong Jining » était chargé des contacts avec les mouvances islamiques. En réalité « Kong Jining » est le petit-fils de Mao Zedong. Les contacts se poursuivent - aussi - avec les taliban d’Afghanistan ». Voilà. La Chine communiste a offert sa bienveillante collaboration aux islamistes d’Asie centrale en échange de JO paisibles à Pékin. Et ce deal à la noix de coco a - bien entendu - foiré.

Dans un autre secteur mais toujours à propos de terrorisme mardi 5 août israel-infos.net écrit : Alors que plusieurs informations émanant des services de sécurité et de renseignement font état, depuis deux jours, de risques d’attentats contre des objectifs israéliens et d’enlèvements, que projette d’organiser le Hezbollah en Afrique de l’ouest, où est d’ailleurs établie une importante communauté chiite, afin de venger l’élimination de Imad Moughnieh, il y a quelques mois, en plein cœur de Damas, Naïm Qassem, l’un des plus proches conseillers du Secrétaire général de l’organisation chiite pro-iranienne, Hassan Nassrallah, a appelé lundi les ‘fidèles du Hezbollah résidant sur le continent africain à respecter les lois des Etats où ils sont installés’ et à ‘comprendre’ que le combat contre l’Etat hébreu ‘ne peut se dérouler qu’à partir du Liban et nulle part ailleurs’. Voilà. Pour ceux qui l’ignoraient, il y a des musulmans chiites - et même des terroristes du Hezbollah - en Afrique de l’ouest. Le fait que Naïm Qassem leur demande publiquement de rester tranquilles ne prouve évidemment pas qu’ils vont effectivement rester tranquilles. La langue de bois de Naïm Qassem est une contre-attaque aux informations émanant des services de sécurité et de renseignement israéliens et elle s’adresse au public occidental et non pas à la branche ouest africaine du Hezbollah.

Dans un autre secteur mais toujours à propos de terrorisme l’Agence France Presse ce matin mardi 5 août à 08:06 informe que « Le ministre de la Défense Ehud Barak a prévenu que l'armée israélienne reprendra ses opérations dans la bande de Gaza. (...) Selon la presse de nombreux responsables militaires et de la Défense estiment que le Hamas qui contrôle la bande de Gaza depuis juin 2007 profite de la trêve pour intensifier le trafic d'armes en provenance d'Egypte et renforcer les défenses du territoire en cas d'attaques israéliennes ».

Encore ce matin mardi 5 août c’est Guysen.International.News qui diffuse trois dépêches intéressantes en terme de terrorisme. A 09:22 à propos de la Syrie : « plusieurs suspects présumés dans l'assassinat du bras droit de Bachar al-Assad ont été arrêtés ». A 09:44 à propos d’Israël : « Limor Livnat demande au conseiller juridique du gouvernement d'ordonner la suspension des pourparlers avec la Syrie et les Palestiniens ». Et à 10:50 à propos de la Chine : « des documents appelant à la ‘guerre sainte islamique’ ont été retrouvés dans les effets des deux auteurs présumés de l'attentat de Kashgar au Xinjiang, qui a fait 16 morts ».

Toujours ce matin mardi 5 août à 10:18 l’ESISC communique : « Selon plusieurs médias arabes le général Mohammed Suleiman responsable des questions de sécurité auprès du président syrien Bashar al-Assad a été assassiné vendredi sur une plage à proximité de sa résidence de vacances de Rimal al-Zahabiyeh près de la ville côtière de Tartous au nord-ouest de Damas. (...) ‘Il n’y a pas de doute que le général Mohammed Suleiman était la personne la plus proche de Bashar al-Assad. Il était son bras droit dans les forces armées et savait tout’, a déclaré un responsable syrien au quotidien arabophone de Londres Asharq al-Awsat. Responsable de tous les ‘dossiers sécuritaires sensibles’ il avait notamment mené la réforme de l’armée et des services de renseignement notamment pour en expulser la ‘vielle garde’ du président Hafez al-Assad, père de l’actuel chef de l’Etat. Il était par ailleurs ‘l’officier de liaison’ entre Damas et le mouvement chiite libanais Hezbollah. Plusieurs hypothèses sont actuellement envisagées quant à la responsabilité de cet assassinat. Suite à des accusations iraniennes, Israël a immédiatement démenti toute implication, plusieurs sources sécuritaires expliquant qu’un tel assassinat équivaudrait à un ‘acte de guerre’ et que Jérusalem ‘ne veut pas d’une guerre avec la Syrie’. Sa mort pourrait aussi être liée à des dissensions au cœur du régime syrien, alors que celui-ci balance entre son alliance avec l'Iran et le Hezbollah, et un rapprochement avec les Etats-Unis et Israël entamé lors de négociations indirectes tenues par l’intermédiaire de la Turquie. Enfin, certaines sources ont suggéré que Mohammed Suleiman ‘en savait trop’ sur la responsabilité de la Syrie dans l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais Rafik Hariri le 14 février 2005 à Beyrouth ».

A propos du Liban justement ce mardi 5 août dans L’Orient-Le Jour Émile Khoury écrit : « Quarante-cinq jours pour former le soi-disant cabinet d’union. Trois semaines pour en rédiger la déclaration ministérielle. Combien de temps faudra-t-il pour la traduire en actes ? Va-t-on, d’ailleurs, y parvenir ? (...) Du reste, et par exemple, il est peu important que la déclaration ministérielle s’engage ou non à soutenir la Résistance (ndlr : les terroristes armés du Hezbollah). Et encore moins à en exiger la soumission à l’autorité de l’État car ce que le texte (ndlr : la déclaration ministérielle) dit ne pèse rien face à ce que veut le Hezbollah. Pour le moment, ce parti s’engage à ne pas provoquer de guerre avec Israël. Il promet que l’été en cours restera paisible et fructueux. Mais c’était exactement la même proclamation d’intentions que les dirigeants du Hezb faisaient à l’orée de l’été 2006 pour capturer, le 12 juillet, deux soldats israéliens et déclencher une guerre dévastatrice de trente et un jours. Idem, à la virgule près, pour l’armement. Le Hezbollah jure ses grands dieux qu’il ne s’en servira pas à l’intérieur. Comme il ne cessait de le marteler depuis la libération du Sud. Sauf qu’en mai dernier… (ndlr : le Hezbollah est intervenu à Beyrouth-Ouest, dans la Montagne, dans l’est et dans le nord du Liban). (...) Le Hezb n’accepterait sans doute de mettre son arsenal sous contrôle étatique qu’à la stricte condition d’avoir la haute main sur les nominations militaires et sécuritaires. Ou, à tout le moins, de garder dans ce cadre un droit de veto déterminé pour être rassuré sur les décisions pratiques que le commandement prendrait, concernant son potentiel (ndlr : potentiel militaire) ». A cet égard je me permets de rappeler que le jeudi 17 janvier 2008 - déjà - j’avais osé écrire, suite à une petite et amusante investigation : LE HEZBOLLAH DIRIGE LE LIBAN

Plus au sud - je veux parler d’Israël - il y a actuellement des combats d’une rare cruauté dans la bande de Gaza entre terroristes palestiniens du Hamas et combattants (?) palestiniens fidèles à Mahmoud Abbas. A ce propos hier lundi 4 août à 17:15 Sami El Soudi sur Metula News Agency écrivait : «...188 membres du clan Khilès (ndlr : pro Mahmoud Abbas) qui s’étaient battus contre les intégristes (ndlr : le Hamas) au pouvoir à Gaza allaient être déportés (ndlr : depuis Israël où ils se sont réfugiés) dans la Bande à la demande de Mahmoud Abbas (ndlr : et non pas à la demande d’Israël qui les accueille). (...) Une petite minorité de ces exilés continue à recevoir des soins dans les hôpitaux de Beer Sheva et d’Ashkelon (ndlr : donc en Israël). (...) Lors des combats auxquels ils ont pris part, 11 personnes ont trouvé la mort et une centaine d’autres ont été blessées, dont celles qui reçoivent des soins dans l’Etat hébreu. Ledit Etat hébreu, qui a pris unilatéralement la décision de transférer ces hommes dans la ville de Jéricho, sous contrôle de l’Autorité Palestinienne. (...) Le gouvernement de Jérusalem, agissant avec infiniment de tact dans cette affaire, a laissé entendre qu’il avait le sentiment que Messieurs Abbas et Fayyad se repentaient de la requête qu’ils avaient adressée à Ehoud Barak, le pressant de renvoyer les combattants du Fatah à Gaza. (...) Dans ces conditions, il me paraît pour le moins discutable de désigner Tsahal comme l’ennemie de ces hommes. Tout comme il est hautement contestable de définir la direction de l’AP comme leurs amis. De ce qui ce dégage de cet incident, la seule autorité qui soit venue en aide au clan (ndlr : pro Mahmoud Abbas) et sur laquelle il peut compter est Israël. (...) Dans les dépêches de nos confrères des autres agences de presse, en général, la narration du déroulement des faits a manqué de lumière. Aucune n’a salué comme il se doit – clairement et sans ambages – la conduite exemplaire du gouvernement israélien, faisant un usage abusif du conditionnel ». Voilà. Israël a accueilli et soigné des palestiniens membres du Fatah puis les a envoyer en lieu sur soit à Jéricho en Judée Samarie. Retenez bien cela. Et à l’occasion reparlez-en. Car c’est-là une fois encore la différence entre la Thora et la Charia. Entre autre.

En février le chef terroriste du Hezbollah Imad Mugnieh est liquidé à Damas. On dit que c’est le Mossad. C’est ce qu’on dit. Puis le chef des services de sécurité syriens Assef Shawkat est brutalement mis à l’écart. Or Assef Shawkat est un proche de l’Iran et il est impliqué dans l’assassinat de l’ex Premier ministre libanais Rafik Hariri. Puis Assad reconnaît publiquement les négociations de paix en cours avec Israël. Puis Assad accepte d’ouvrir une ambassade syrienne à Beyrouth. Puis le régime syrien exécute des dizaines de prisonniers dans la prison de Sidnaya, y compris A. Zacaria et K. Omar, deux chefs du Jund al-Sham, un mouvement islamique lié aux services secrets syriens ainsi qu’aux réseaux irakiens de Abu Musab al-Zarqawi et de Abu Qaaqaa lui aussi liquidé par les services syriens. Puis deux chef du Jund al-Sham dans le camps palestinien de Ain el-Helweh au sud-Liban - Chehadé Jaohar et Abu Ramez al-Sahmarani - sont liquidés. Puis la Syrie demande aux membres du Hamas basés à Damas de dégager direction le sud de Beyrouth en secteur contrôlé par le Hezbollah. Puis la Syrie tente de diviser le Hezbollah en deux entités, l’une sous l’autorité de Toufaili et l’autre sous l’autorité de Hassan Nasrallah

Enfin le général syrien Mohammed Suleiman est liquidé vendredi dernier. Une question maintenant, la seule qui compte vraiment : la Syrie veut-elle rompre avec l’Iran ? Ne soyons pas naïfs. L’Iran est le bailleur de fonds de la Syrie. Par conséquent la Syrie ne peut rompre avec l’Iran que si un pays remplace l’Iran en sa qualité de bailleur de fonds. Le régime de Assad se compose d’alaouites qui sont très minoritaires en Syrie à majorité sunnite. La seule chose qui intéresse le régime alaouite c’est de conserver le pouvoir et d’empocher de l’argent. Au plan idéologique le régime laïc alaouite syrien n’a pas grand chose en commun avec les mollahs intégristes chiites iraniens. Je n’ai pas de réponse à la question posée plus haut à savoir si la Syrie veut rompre avec l’Iran. Si ce n’est une réponse sous la forme d’une autre question : quelqu’un a-t-il intérêt à couper la Syrie de l’Iran quitte à remplacer l’Iran pour financer la Syrie ? Les alaouites damascènes au pouvoir sont versatiles et rusés. Pour marchander ils sont au top. Faudra passer à la caisse pour obtenir du changement. Et pouvons-nous vaincre le terrorisme puisque sauf erreur c’est la question posée dans le titre de cet article ? Je propose de reprendre cette dernière question après les JO de Pékin. Voilà.

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Miguel Garroté

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