Martial Solal Concerto " Icosium " à la Maison de la Radio

Publié le 04 février 2022 par Assurbanipal

Symphonie n°9

Maison de la Radio

Paris, Ile de France, France

Dimanche 30 janvier 2022, 16h

Concert diffusé ultérieurement par France Musique

Orchestre national de France dirigé par Cristian Macelaru. Luc Héry: violon solo.

Martial Solal (1927). Concerto " Icosium " pour piano, trompette et orchestre.

Manuel Rocheman: piano

Thierry Caens: trompette

Jean-Charles Richard: coordination musicale.

ENTRACTE

Dimitri Chostakovitch (1906-1975)

Symphonie n°9 en mi bémol majeur opus 70

1. Allegro

2. Moderato

3. Presto- Largo - Allegretto - Allegro

Lectrices affutées, lecteurs affinés, ce blog vous a maintes fois chanté les louanges du pianiste, compositeur et chef d'orchestre français Martial Solal. Né en 1927 à Alger, Martial Solal ne joue plus sur scène ce qui s'entend pour un homme dans sa nonante cinquième année. Ses compositions sont toujours jouées. C'est ainsi que je me trouve de nouveau à la Maison de la Radio après deux concerts consacrés à Michel Legrand. Avec, à ma droite, le blogger Vieille Carne bien plus fou de musique que moi et qui, privilège de l'âge, n'a, à l'entendre, manqué aucun concert majeur de Jazz, de Classique ou de Contemporain depuis 1960. Il était présent par exemple aux 3 concerts dédiés à Michel Legrand, jeudi 27, vendredi 28 & samedi 29 janvier à la Maison de la Radio Respect. Tout comme ma charmante voisine de droite des 2 concerts Michel Legrand auxquels j'ai assisté. Celle du site Toute la culture.

Avant Alger, du temps de l'Imperium Romanum, il y avait Icosium sur les ruines de laquelle est bâtie la Casbah d'Alger. D'où le concerto " Icosium " pour piano, trompette et orchestre de Martial Solal. Au piano, le seul élève reconnu de Martial Solal, un pianiste très favorablement connu de nos services, Manuel Rocheman. A la trompette, un trompettiste contemporain que je ne connais pas mais qui est évidemment au niveau exigé, Thierry Caens. L' Orchestre national de France dirigé par le Roumain Cristian Marcelanu est une machine de paix de la plus haute qualité. Jean-Charles Richard, saxophoniste lui aussi très favorablement connu de nos services, assure la coordination musicale. L'acoustique de l'Auditorium est à la hauteur de l'excellence des musiciens. Bref, tout est propre en ordre.

Sauf que, comme mon voisin de droite, le blogger Vielle Carne, je suis resté perplexe à l'écoute de ce Concerto " Icosium ". Je sais que Martial Solal aime raconter plusieurs histoires en même temps, qu'il adore les surprises et abhorre la répétition. Dans ce concerto, il pousse cette logique jusqu'au bout puisque les thèmes changent toutes les 10 secondes ( je n'ai pas compté mais c'est l'impression que cela m'a donné) empêchant l'auditeur de suivre un fil directeur. Aucune continuité, aucune histoire. Cette musique ne me raconte rien. Elle suit un système dans lequel je ne trouve pas ma place en tant qu'auditeur.

Après l'entracte, la 9e des 15 symphonies de Dimitri Chostakovitch. Créée en 1945, juste après la victoire dans la Grande guerre patriotique (1941-1945), elle fit scandale. Pas assez guerrière. Effectivement, elle célèbre la paix. Joyeuse, légère, vive. J'y ai entendu la joie de l'homme qui marche dans l'immensité de la taïga mais dans l'Allegro final je me voyais bien à la place du Maréchal Joukov commandant l'assaut final de l'Armée rouge sur Berlin. Là, il y avait du mouvement, de l'allégresse, des belles histoires.

Martial Solal était présent dans la salle. Ainsi que le pianiste Benjamin Moussay, très favorablement connu de nos services et partenaire fidèle, en duo, de la chanteuse Claudia Solal, fille de Martial.

Pour rapprocher Dimitri Chostakovitch et Martial Solal, je vous propose, lectrices affinées, lecteurs affutés, deux versions d'une chanson devenue un standard du Jazz, " Tea for two ". Celle de Dimitri Chostakovitch en extrait audio au dessus de cet article. Celle de Martial Solal en trio avec les frères jumeaux François (contrebasse) & Louis Moutin (batterie) en vidéo sous cet article. Comparaison n'est pas raison mais cela aide tout de même à faire le lien entre les deux auteurs.