EP - Greg Novan - "Doorsteps"

Publié le 14 mars 2022 par Concerts-Review

autoproduit

NoPo

GREG NOVAN EP Doorsteps
Un ptit gars de la province? ça aurait plu à JP Pernaut. Greg vient de Limoges, spécialités?
Couilles de mouton (les amourettes!) mais sa viande de boeuf, a une aussi bonne réputation (un point commun avec la région d'Amérique qui inspire l'artiste...).
Et la porcelaine? Oui aussi, mais bon, je préfère ménager les végétariens et citer le galetou ou le pâté de pommes de terres.
Pour la musique, il vaut mieux rallier la capitale où l'auteur compositeur essaie de faire connaitre son country folk blues rock (faut bien ça!) au parfum du Sud des Etats-Unis.
A Paris, il a l'occasion de jouer avec Hugo Barriol dont on pourrait le rapprocher. Impossible non plus de ne pas penser à Théo Lawrence and the Hearts.
Lui, se dit influencé par le rock 60's 70's, Georges Harrison, Nick Drake ou plus récemment Jonathan Wilson, John Mayer et Coldplay.
D'autres passionnés des states le rejoignent pour ce premier EPétillant :
Louis Schneider Electric guitar, Slide guitar
Pierre Goumy Drums
Clément Butor Bass
Greg Novan, assurant acoustic guitar, Electric guitar, vocals, piano.
La pochette offre une photo de face de Greg, cadrée au dessus du bassin (parisien?), le long d'un boulevard, guitare folk en mains.
Le jeune artiste, frisé, plait certainement aux belles-mères (et pas que...) surtout si son ramage se rapporte à son plumage.
Alors ouvrons les esgourdes!
Une double guitare, l'acoustique devant, l'électrique à l'arrière du taxi, ouvrent le bal en montant dans le vintage van de Novan (non pas Donovan papy!!).
Incontournable, la slide pleure au fond de la piste, et la voix suave n'oublie pas le yeehah du western. Manquent plus qu'les chvaux, y sont dans le moteur!
Les baguettes ne servent pas à manger, elles frappent aussi légèrement le cercle que la peau claire pendant que la basse se la coole douce.
Le solo, au bottleneck, résonne dans les grands espaces. Quant à la ritournelle, elle roule, sans excès de vitesse, dans un paysage évoquant la liberté.
Le clip (réalisé par Lucas Hauchard) amène finalement les musiciens pour un concert dans un château au public hippie chic.
"Il parle de l'énergie et de la force que m'apporte la musique. Il évoque donc la nécessité d'extérioriser ses sentiments avec les moyens dont on dispose."
La guitare folk, à l'entrée de 'Out of the game', prend des intonations country confirmées par la dentelle en reverb de la slide.
Ce son plaintif rappelle la lapsteel et les grands espaces américains. La rythmique allume la veilleuse jusqu'à mi-morceau puis vient la montée crescendo.
La batterie se met à rebondir, comme sur une piste chaotique, et la voix chaude s'élève. Les guitares ont des fourmis dans les cordes.
Au final, l'atterrissage se fait en douceur sur un timbre de crooner. 'I'm still the same' chante Greg, sa version de 'Je n'ai pas changé'?
'Time out' démarre en berceuse sur des cordes cotonneuses. La compo prend ensuite une cadence mid-tempo dans une mélodie particulièrement bienveillante.
L'orchestration magnifique et cohérente se fond dans cette ambiance délicate. Les guitares savoureuses, en nappes, n'en font jamais trop bien qu'omniprésentes.
'Variations of my imagination' n'accélère pas plus, la vitesse n'excède pas celle du coeur au repos. Les vocaux se prélassent tranquillement.
La slide résonne au loin et les cymbales vibrent avec des tonalités pouvant faire penser à Pink Floyd.
Les solos traversent l'air, sans forcer, légers comme un oiseau, ou les pensées fugaces de l'imagination.
'Finally feel' se dessine autour d'un feu sur la plage avec sa guitare sèche et voix presque autant.
Une bonne bière pour désaltérer et accompagner le barbecue et quoi demander de mieux? Les gouttes de piano qui tombent plus loin, ne sont qu'un petit grain qui passe.
L'orchestration s'enrichit ensuite merveilleusement par des choeurs, un synthé, la basse et la batterie pour aller jusqu'au bout de la nuit en toute fraternité.
La discrétion vocale et instrumentale caractérise ce disque. Pour autant, pas question de limoger les musiciens juste parfaits!
Voici un EP gracieux et organique sous l'emprise du coeur, une certaine pureté tellement appréciable à notre époque bousculée.
1- My great outdoors
2- Out of the game
3- Time out
4- Variations of my imagination
5- Finally feel
autoproduction, enregistrement au Sweet Beats Studio (Limoges) et mixage par Nicolas Dufournet du studio parisien Melodium
Photos @camilledossin
graphisme @jessie_svl et @themistytheband