Telecom Italia un premier semestre 2008 catastroph

Publié le 09 août 2008 par Eric Grémont

10/08/2008

Telecom Italia un premier semestre 2008 catastroph

Parfois les comédies italiennes s'achèvent dans le deuil.

Une avalanche de données catastrophiques.

Le chiffre d'affaires se rétracte de 3.3% à 14 838 millions d'euros contre 15 337 sur la période comparable de l'année passée. Cette rétractation du chiffre se répercute presque à l'identique sur les marges qui passent d'un taux de 41.3% à 37.3%. L'EBITDA ressort donc en baisse de 12.6% à 5535 millions d'euros. Logiquement le résultat net marque un recul plus net encore, 24% à 1140 millions d'euros. Trois semestres de cet acabit et Telecom Italia sera dans le rouge. Seul note positive la réduction de la dette nette de deux milliards d'euros à 37172 millions d'euros, hélas la chute de l'Ebitda a été tellement rapide que les ratios d'endettement se détériorent malgré tout.

La concurrence s'en tire mieux sans briller.

Même si la croissance organique de Vodafone a été faible sur ce semestre en Italie (0.6%) une telle performance paraît brillante si on la compare à la rétractation de 5.5% du chiffre d'affaires de TIM Italie (branche mobile). Il en va de même de Wind (dans sa branche mobile) dont le chiffre d'affaires progressait de 5% encore au premier trimestre par rapport au trimestre comparable de l'année passée. On doit noter que selon les documents publiés par Wind, TIM aurait revu ses tarifs à la baisse très fortement. Autrement dit la guerre des prix tant attendue a enfin lieu en Italie pour la France il faudra attendre encore un peu, peut être au prochain siècle qui sait ?

Quel avenir ?

Si l'horizon concurrentiel s'éclaircissait, alors certainement verrait-on le résultat net s'établir durablement sur son étiage actuel.
Pourtant à notre sens un actionnaire de Telecom Italia a de quoi se faire du soucis. L'environnement italien est très concurrentiel et à notre sens, il est appelé à le rester. Il y a en effet trois acteurs dans le mobil qui n'ont aucune raison de faciliter la vie de la compagnie. De même dans l'internet, Fastweb désormais propriété de Swiss Telecom ne peut avoir d'autre ambition que de gagner des parts de marché, tout comme Wind. Mais le nombre ne suffit pas encore faut-il que ces acteurs aient la volonté de concourir pour l'on sorte d'une situation de statut quo telle que celle que nous connaissons en France.

Si l'on compare la situation de Telecom Italia avec les autres majors européennes on peut constater que Vodafone Deutsche Telekom et France Telecom sont souvent en concurrence sur différents marchés en même temps. Autrement dit, qu'un seul d'entre eux se permette de bousculer l'équilibre des prix et il s'ensuivra une guerre des prix au niveau européen dont les conséquences seront forcément douloureuses pour tous sans que l'on puisse désigner à l'avance un vainqueur. Il en va autrement de Telecom Italia, personne n'a intérêt à ménager cette compagnie qui est désormais marginalisée sur le marché européen. Même l'Etat italien pourrait fort bien se désintéresser du sort de la compagnie puisque certaines collectivités locales sont parfaitement capables de reprendre au pied levé l'effort d'investissement dans la fibre si le besoin s'en faisait sentir.
Autrement dit à notre sens Telecom Italia souffre de sa marginalisation sur le marché européen, les mauvais chiffres actuels doivent peut être davantage à des effets de structure qu'à une stratégie discutable de la société.


Auteurs: Eric Grémont

Entreprises liées: Telecom Italia