Test Engo Eyewear : les lunettes connectées avec visualisation tête haute

Publié le 16 mai 2022 par Jpopeck @MontreCardioGPS

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Après avoir testé les lunettes connectées pour la natation Form Swim Goggles, ça fait longtemps, depuis la sortie des Julbo EVAD-1, que j’ai envie de tester ce type de lunette à visualisation tête haute pour le vélo. Mais bon, ce n’est pas toujours facile pour un petit blogueur de trouver les bons points de contact chez les marques. Mais la patience a payé puisque fin 2021, une autre marque a sorti un produit similaire. Tellement similaire que les Engo Eyewear utilisent la même technologie Activelook que les EVAD-1 (c’est plutôt l’inverse en fait, c’est les EVAD-1 qui utilisent la même technologie que les Engo Eyewear).

L’intérêt de ce type de lunettes connectées, c’est de profiter d’un affichage tête haute pendant ses activités sportives (vous allez voir que ça dépasse le vélo). Comme un pilote de chasse ! C’est quand même classe, non ?

Cela dit, quand on s’apprête à mettre 300€ dans une paire de lunettes, il faudrait que ça soit un peu plus que classe et carrément utile.

Engo, Activelook, Microoled, c’est quoi ces marques ?

Selon les sites, vous pourrez rencontrer différents noms liés à ce type de lunettes connectées. Voici quelques explications succinctes :

  • Activelook : la technologie qui fait fonctionner l’afficheur tête haute ; c’est pour ça que vous pouvez retrouver ce nom lié à plusieurs lunettes de plusieurs marques différentes
  • Microoled : la société qui a développé la techno Activelook
  • Julbo : une marque de lunettes bien connue qui a intégré la première l’afficheur Activelook dans une paire de lunettes (les EVAD-1, que je n’ai pas réussi à avoir en test)
  • Engo : la marque créée par Microoled pour commercialiser ses propres lunettes connectées
  • Eyewear : le nom de la paire de lunettes connectées de Engo

Compatibilité des Engo Eyewear

Qui dit lunettes connectées dit forcément qu’elles ne sont pas autonomes. Enfin si, vous pouvez très bien les utiliser sans les connecter et dans ce cas-là les Engo Eyewear se transforment en lunettes de soleil assez chères.

Pour tirer un profit maximum des Engo Eyewear, on a actuellement 2 possibilités :

  • L’application Activelook sur smartphone
  • Le champ de donnée Activelook à télécharger sur Connect IQ pour certains appareils Garmin (montres et compteurs vélo)

L’utilisation via l’application Activelook nécessite simplement de coupler les lunettes au smartphone en Bluetooth. On peut en complément y coupler aussi des capteurs de vitesse, cadence ou puissance en Bluetooth (pas ANT+). Ensuite, la séance est enregistrée par le smartphone et les données projetées dans les lunettes.

Avec un appareil Garmin, c’est un peu plus compliqué. Il faut quand même coupler les lunettes à l’appli Activelook sur smartphone (pour les réglages), puis télécharger le champ de donnée Activelook sur Connect IQ, installer ce champ de donnée sur les profils sportifs avec lesquels vous voulez utiliser les lunettes, coupler les lunettes à la montre ou au compteur. Ainsi, les lunettes deviennent un accessoire externe couplé à votre appareil Garmin (au même titre qu’une ceinture cardio).

Liste des appareils Garmin Compatibles (à la date du 3 mai 2022) :

  • Forerunner 245, 645
  • Forerunner 745, 945, 945 LTE
  • Fenix 7S/7/7X, 6S/6/6X, 5S/5/5X Plus
  • Epix 2
  • Descent MK2, Descent MK2iTactix 7, Tactix Delta, Quatix 7, Quatix 6
  • Venu 2/2S, Venu 2 Plus
  • Edge 520 Plus, 530, 820, Explore, Explore 820, 1030, 1030 Plus
  • MARQ

Actuellement, il n’y a donc pas de compatibilité avec les montres et compteurs Suunto, Polar, Coros, Wahoo, Hammerhead. Peut-être que ça viendra dans le futur. Mais ces marques n’ayant pas de plateforme d’applications tierces comme Connect IQ, ce sera peut-être plus compliqué.

Présentation des lunettes connectées Engo Eyewear

Avant d’aller plus loin, je vais décrire l’environnement des Engo Eyewear (ce qui les accompagne dans la boite) :

  • Un boitier quasi-rigide
  • Une pochette en tissu
  • Un cordon de fixation aux branches
  • Un câble micro-USB
  • Des vis de rechange avec le tournevis
  • Un kit de nettoyage

Commençons par la partie matérielle proprement dite, puisque ce sont avant tout des lunettes de sport. Les Engo Eyewear se présentent comme des lunettes avec 2 verres bien couvrants et une monture en plastique. Pour ce qui est du design, je ne suis carrément pas fan (je trouve qu’elles sont moches quoi). Mais bon, même si j’ai un compte Instagram, je ne cherche pas forcément à être beau lorsque je fais du sport.

Je dois dire que l’ensemble ne m’a pas donné une impression de solidité. Mais il faut être honnête, on ne peut pas avoir solidité et légèreté. Et de ce côté-là, j’ai été agréablement surpris. Elles ne pèsent que 42g, malgré toute la partie électronique. A titre de comparaison, les références de lunettes Julbo pour le VTT font entre 22 et 38g.

Côté face, entre les 2 verres, au-dessus du pont de nez, il y a une zone noire assez large. Suffisamment large en tout cas pour que lors du déballage, on se demande si ça ne va pas gêner le champ de vision (voir plus bas pour le verdict après utilisation).

Côté pile, c’est encore pire. La zone entre les 2 yeux parait encore plus imposante, avec une extension en bas à gauche pour la batterie et une excroissance à droite pour le module de projection (1 projecteur + 1 miroir).

Le projecteur sert à afficher un écran holographique dans votre champ de vision. Concrètement, c’est de la réalité augmentée : vous voyez tout votre environnement, avec des informations en surimpression.

Les verres sont percés de 2 trous sur le bas, pour l’aération. Il s’agit de verres photochromiques, c’est-à-dire que leur couleur s’adapte à la luminosité ambiante. Plus il y a de soleil et plus ils deviennent sombres. Si la luminosité ambiante baisse, alors ils deviennent quasi transparents. La teinte générale vire un peu sur le violet.

Les verres ne me semblent pas facilement remplaçables en cas de rayures ou casse.

Je n’ai vu aucune mention concernant l’étanchéité des lunettes. Attention si vous êtes amené à les nettoyer après une sortie boueuse à VTT, ne faites pas le bourrin.

Après ce déballage, on est un peu décontenancé : pas de bouton pour l’allumage, pas de port de recharge et pas d’écran. Donc pour une fois, j’ai été obligé d’aller lire la doc (vous, vous pourrez aller lire un blog qui fait de bons tests).

Bon, pour les allumer, il suffit de poser le doigt sur la partie noire au milieu des lunettes, entre les 2 yeux, au-dessus du nez. Il n’y a pas de bouton à proprement parler, ça fonctionne juste au contact. Ca veut déjà dire que ça ne fonctionne pas avec des gants. Et de nouveau, on se pose la question : et après ?

Après, on les connecte en Bluetooth à son smartphone avec l’appli Activelook, puis on suit un petit tuto qui explique comment régler les lunettes. C’est hyper important, d’une part pour assurer le confort mais aussi pour voir correctement l’écran projeté. On a 2 leviers d’action pour ça :

  • Réglage physique des éléments des lunettes (branches et pont de nez)
  • Positionnement de l’écran virtuel dans le champ de vision

Il n’y a pas vraiment d’interface directe sur les lunettes, les réglages se font via l’application Activelook. Je dois dire que de ce côté, c’est super simple, la connexion fonctionne du 1er coup. On peut ainsi :

  • Activer / désactiver le capteur de gestes
  • Régler l’intensité lumineuse
  • Personnaliser les champs de donnée

Par défaut, l’affichage est configuré avec 3 écrans de 3 champs de donnée (avec en plus, en haut, en tout petit, l’heure et la charge restante de la batterie) :

  • Vitesse, durée, distance
  • Cadence, fréquence cardiaque, puissance
  • Vitesse moyenne, durée, dénivelé

On peut ajouter des écrans et monter jusqu’à 6 champs de données par écran (2 par ligne).

Les Engo Eyewear n’ont pas de capteur embarqué mis à part un capteur de luminosité. Elles n’agissent donc que comme écran pour présenter des données. Mais en même temps, il ne s’agit pas d’une recopie de l’écran de votre montre GPS ou compteur Garmin. Donc il faut bien comprendre les limites qui en découlent :

  • Vous ne pourrez pas afficher une donnée de votre Garmin si elle n’est pas présente dans la liste des champs de donnée d’Activelook
  • Vous ne pourrez pas afficher une donnée présente dans la liste des champs de donnée d’Activelook si votre Garmin ne mesure pas cette donnée

Autonomie

L’autonomie annoncée est de 12h.

Mes relevés aboutissent à une autonomie comprise entre 11 et 15h. Ca dépend de la luminosité de l’affichage. L’autonomie sera plus grande en hiver ou en forêt lorsqu’il fait sombre que sur une sortie route en été.

La charge restante est indiquée sur l’écran de données projeté dans les lunettes. L’autre possibilité, c’est de regarder dans l’application Activelook (nécessite que les lunettes soient allumées et connectées).

La recharge se fait en branchant le câble micro-USB sous le pont de nez. Là, je dois dire que ce n’est pas très pratique. Ceux qui ont des gros doigts auront du mal à bien enfoncer le connecteur. Et après, il faut tirer assez fort pour le retirer.

Réglage des lunettes Engo Eyewear

Avant même de chercher à les utiliser comme lunettes connectées, il faut déjà bien les régler à sa morphologie de visage. Pour ce faire, il y a pas mal de possibilités et on est guidé pour ça par un pas à pas dans l’application :

  • Confort : ajustement du pont de nez pour régler la hauteur
  • Confort : ajustement des branches pour trouver la bonne inclinaison (perso, je trouve les branches un peu courtes ; si vous avez peur de les perdre, vous pouvez mettre le cordon de branches)
  • Lisibilité : ajustement de la position de l’écran sur le verre de lunette (haut / bas / gauche / droite) pour qu’il soit bien visible

Champs de donnée

  • Durée
  • Distance
  • Vitesse : instantanée, moy, max
  • Cadence : instantanée, moy, max
  • FC : instantanée, moy, max
  • Puissance : instantanée, moy, max, normalisée
  • Allure : instantanée, moy, max
  • Altitude
  • D+, D-
  • Vitesse ascensionnelle moy

Les Engo Eyewear à l’utilisation

Les Engo Eyewear sont commercialisées comme lunettes de vélo mais en fait on peut les utiliser pour tous les sports. Moi, je les ai utilisé à vélo et en course à pied.

Pour commencer, un point qui sera potentiellement bloquant : les lunettes Engo Eyewear ne sont pas compatibles avec des lunettes de vue. Il n’y a pas non plus de possibilité d’ajouter un insert correcteur. Je suis myope et j’ai dû me passer de mes lunettes de vues pour les tester. Cela dit, j’ai une forte myopie et j’étais tout à fait capable de lire les informations projetées sur l’écran virtuel. En revanche, je ne sais pas ce qu’il en serait si vous êtes presbyte.

Il n’y a pas de mémoire interne dans les Engo Eyewear. C’est-à-dire que les lunettes ne peuvent pas enregistrer seules votre sortie. Il faudra obligatoirement emporter avec vous un smartphone (si vous utilisez l’appli Activelook) ou un appareil Garmin (montre GPS ou compteur vélo) auquel elles seront connectées en Bluetooth.

Les lunettes tiennent bien en place, même en course à pied. Pourtant, il y a beaucoup de poids sur l’avant des lunettes mais le pont de nez est fait dans un genre de caoutchouc bien antidérapant. A vélo, le port du casque ne pose pas de problème.

Le module batterie sur la gauche n’entrave pas du tout le champ de vision. Le module projection sur la droite est quant à lui légèrement visible. Ca fait bizarre au début puis on s’adapte.

Le projecteur étant situé sur le verre droit, les inscriptions disparaissent si vous fermez l’œil droit. Mais en utilisation, l’écran apparait à peu près au milieu de votre champ de vision, légèrement en haut. Le positionnement de l’écran fait qu’il n’obstrue pas vraiment votre champ de vision (je pense que c’était essentiel pour une question de sécurité). Donc on peut tout à fait regarder droit devant soi sans être gêné par cet affichage. Je dirais même qu’il faut faire un effort avec l’œil droit pour aller consulter les données affichées en haut à gauche du champ de vision de cet œil.

Pour être honnête, ce fonctionnement m’a fait abandonner les Engo Eyewear après à peine 1 minute de test. J’avais l’impression de loucher, il fallait vraiment que je force avec mon œil pour lire les données et c’en était inconfortable. Bon, après un peu de pratique, on s’y habitue. Surtout, on arrête de regarder continuellement l’écran et ça va mieux.

Et là, je dois rétablir une vérité : aucun visuel commercial d’Engo ne montre réellement l’écran tel qu’on le voit lorsqu’on utilise les lunettes Eyewear. Ce sont des images réalisées par ordinateur. Sur ce point, je trouve que c’est limite mensonger car en réalité, l’écran est beaucoup plus petit que ce que laissent penser leurs visuels.

Il y a 2 niveaux d’intensité lumineuse pour l’affichage, qui s’adapte en fonction de la luminosité ambiante grâce à un capteur situé sur la gauche de la monture. Ca fonctionne très bien. En forêt, Activelook peut ainsi basculer rapidement du faible sur les parties à l’ombre au fort sur les parties au soleil. L’objectif étant bien évidemment d’économiser de la batterie.

On peut faire défiler les écrans en passant sa main devant le côté gauche de la monture des lunettes. Le capteur de luminosité détecte le passage d’une ombre et passe à l’écran suivant. Ca fonctionne bien. Certes, à vélo, ça impose de lâcher le guidon et masquer quelque peu son champ de vision pendant une fraction de seconde, mais c’est faisable. Aucune ombre naturelle n’entraine de changement d’écran. Le seul problème que j’y trouve, c’est qu’on ne peut faire défiler les écrans que dans 1 sens. Même si on passe la main dans l’autre sens devant le capteur, on ne peut pas revenir sur l’écran précédent (bon, il y a 3 écrans, donc on a vite fait de revenir à l’écran principal).

On peut configurer 3 profils sportifs dans l’application (vélo, course à pied, multisports), qui permettent de personnaliser des affichages différents pour chaque sport pratiqué. Mais ça n’est pris en compte que si vous utilisez les lunettes avec l’application Activelook. Quand on l’utilise avec une montre Garmin, l’affichage est toujours celui du profil vélo, même si vous utilisez le profil Course pied sur votre montre (dommage).

Finalement, l’affichage est petit par rapport à la surface totale du champ de vision. C’est peut-être pas encore faisable techniquement, mais j’aurais aimé en voir encore plus. Par exemple, ça aurait été top de pouvoir avoir une barre verticale alimentée par les radar RTL-515 pour voir les véhicules approcher. Ou encore mieux, pouvoir afficher les flèches de navigation turn by turn !

La plus-value de ce type de lunettes connectées pour le sport est de pouvoir consulter facilement et en permanence les données clés de performance. C’est surtout valable à VTT dans une montée technique ou une descente engagée, quand il devient risque de baisser la tête pour regarder son compteur ou encore pire lâcher le guidon pour regarder sa montre. Ca permet aussi d’utiliser son compteur ou sa montre GPS pour afficher la carte et les Engo Eyewear pour les données chiffrées. Ca évite de faire des allers-retours entre 1 écran de données et 1 écran de carto.

Conclusion du test des lunettes connectées Engo Eyewear

Que ce soit dans le lifestyle ou le sport, ça fait longtemps qu’on nous promet l’avènement des lunettes connectées. Aux côtés des Google Glass, Facebook Rayban Stories, Amazon Echo, Garmin avait même lancé ses Varia Vision. Vous le confirmerez tous en regardant autour de vous : ces gadgets n’ont pas encore pris, probablement parce qu’ils sont encore jugés chers et peu utiles.

J’avais beaucoup d’espérance au sujet de ces lunettes connectées avec affichage tête haute en sport. Je trouvais ça vraiment trop cool. Bon, après plusieurs mois de test, mon avis est que ce n’est pas ouf. Sur un vélo de route, je n’ai jamais eu de difficulté à consulter un compteur. Engo met en avant une plus-value pour certains entrainements et je ne peux pas dire que je suis convaincu, parce que si on en a besoin, les alertes (bips ou vibrations) font très bien le job.

Au final, j’y vois plutôt un intérêt à VTT, là où justement il est parfois scabreux de quitter le chemin des yeux pour consulter un compteur, ou sur des activités où il est carrément impossible de consulter une montre au poignet, comme le ski de fond, le ski de descente, le roller, la kayak, etc.

Après, le prix reste encore assez dissuasif (quoi que tout est cher quand on cherche à s’équiper pour faire du vélo).

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