"La Momie : la tombe de l'Empereur Dragon" : un mythe s'effondre

Par Buzzline

Pitch (Allociné) : Le troisième épisode de la saga La Momie nous transporte cette fois en Asie pour une nouvelle aventure qui verra Rick O'Connell et les siens livrer un combat sans merci à l'Empereur Dragon. Des catacombes de la Chine antique aux sommets de l'Himalaya, l'explorateur intrépide, son jeune fils Alex, sa femme Evelyn et son beau-frère Jonathan affronteront la Momie ressuscitée du plus cruel conquérant de Chine...

Notre avis : Rien (ou presque) à sauver dans ce troisième opus de la saga La Momie. Un navet retentissant torpillé par de multiples handicaps et un Rob Cohen confondant vitesse et précipitation... L'univers du divertissement est divisé en deux catégories : l'explosif réussi conjuguant second degré, action, coolitude... et le complètement foiré. La Momie 3 appartient à la seconde catégorie. Si l'annonce d'un troisième opus n'était assurément pas la plus réjouissante des nouvelles, rien n'aurait pu nous préparer à un tel carnage.

Autant les deux premiers volets de Stephen Sommers étaient des gentils nanars aussi dépaysants que délirants et très "second degré"... autant ce troisième film signé Rob Cohen est une nullité complète pour ne pas dire insupportable. Passée la première demi-heure navrante, l'hilarité finit par prédominer durant l'heure et demie restante. Les nerfs des spectateurs sont mis à rude épreuve (même les plus indulgents) et le tour de force est tout simplement un record.

Après la méthode Sommers, la méthode Cohen est radicale. Passé le préambule ronflant et d'une longueur sans nom, on nage dans le grand n'importe quoi.

Premier soucis, l'ambiance. Exit le décor Egyptien et l'humour décalé. Ici les vannes sont paresseuses, les décors Chinois reconstitués en studio étouffent la densité que l'ensemble aurait pu avoir quant au doux parfum de nostalgie "old school" des deux premiers volets... envolé ! La machine de guerre Cohen veut frapper plus fort mais passe bien à côté négligeant les codes de la saga et offrant un pétard trempé.

Enchaînant les scénettes à la pelle sans soucis de timing et encore moins de cohérence, le film sent bon la précipitation du long-métrage torché en un temps record. Film de commande navrant, cette Momie 3 surfe sur la vague du film de trop voire inutile. Pas une once de saveur mais une rafale d'action frôlant le grand n'importe quoi pressé. Si la technique n'est pas le point fort du film, le casting est juste venu passer des vacances et sans plaisir. Brendan Fraser moins en forme qu'il y a 10 ans joue les héros paresseux mais s'en tire honnêtement. Si John Hannah écope une nouvelle fois du rôle de trublion, il en devient cette fois aussi navrant que gavant.

Jet Li et Michelle Yeoh, venus faire un tour sur le plateau pour des rôles écrits à une main sur la cuvette des WC un soir de pluie sont juste inexistants et leurs prestations bourrés d'illogisme... quant à Maria Bello, sa plastique est savoureuse mais la belle est juste à côté de ses pompes. On regrette allègrement Rachel Weisz, qui a visiblement eu le nez plus fin sur ce coup là.

Ajoutez à cela des effets spéciaux immondes et gras, des péripéties sans queue ni tête ressemblant à un festival de cascades option xXx au carnavale, la palme revenant à la scène au Tibet ainsi que le final grotesque, de l'humour transparent et vous obtiendrez La Momie 3, véritable daube indigeste et agaçante dont il faudra beaucoup d'efforts pour lui trouver des excuses.

Hors concours, hors contexte et hors norme, ce divertissement (?) de Rob Cohen a le look du blockbuster familial délirant mais n'en n'a en aucunement l'étoffe. On regrette amèrement Sommers et ses deux premiers volets, c'est dire...


Pourquoi y aller ?

Pour voir des Yétis en synthèse immonde en plein Tibet aider nos héros. Pour voir comment Maria Bello a tué le personnage d'Evelyne. Pour voir Jet Li se transformer en animal féroce (litérralement) et jouer avec les éléments. Pour la séquence de transformation de Jet Li en dragon à 3 têtes (sisi je vous jure). Pour la bataille finale à hurler de rire.

Ce qui peut freiner ?

Le film dans sa totalité. Les haineux des deux premiers opus.