Eugenio Miccini est mort à Florence le 19 juin 2007 dans
l'épanouissement d'une journée lumineuse. Il avait 85 ans. Athée irréductible.
Toscan de la pointe des cheveux à la plante des pieds cet homme hyperactif,
généreux et hospitalier avait bouleversé le champ littéraire, en Italie, dans
les années 70.
D'abord membre du groupe des « Nivissimi » il s'en éloigna vite trouvant les
membres de ce groupe trop pompeux et traditionnels. Il fonde alors la revue «
Techne » (première, deuxième et troisième série) à laquelle participent entre
autres Lamberto Pignotti, Stelio Maria Matyini, Achile Bonito Olova et Carmelo
Bene. Il fut l'un des tous premiers à faire des performances surprises en
Europe. Par exemple de la poudre placée dans un entonnoir avec lequel il
écrivait des lettres et des phrases auxquelles il mettait ensuite le feu; ce
qui lui valut de nombreux ennuis avec la police de Florence. Il s'éloigna, ensuite,
peu à peu de cette expression lorsqu'elle s'institutionalisa.
Auteur de nombreux livres théoriques sur la
poésie et les médias, il a aussi co-dirigé les séries 2 et 3 de "Lotta
poética". Directeur de l'hebdomadaire "Verona Voce" son activité
ne cessa de se multiplier. Son plus beau poème reste certainement "Panta
rei" (à lire en grec). Miccini fut résident
du cipM et y donna des lectures publiques à plusieurs reprises.
Sa mort laisse ses très nombreux amis totalement désemparés. Nous le
regretterons très, oui, très longtemps.
Jean Francois
Bory
Le cipM a eu le plaisir d'accueillir en résidence, durant l'année 1995, l'auteur
Eugenio Miccini. Cette résidence a donné lieu à l'édition du livre POESIA VISIVA / MARSEILLE, Jeux de mots - Images, collection
"'Le Refuge'", cipM/Spectres Familiers, 1996