Madeline Martin – La librairie des rêves ensevelis

Par Yvantilleuil

1939. À l’aube de la seconde guerre mondiale, Grace Bennett et sa meilleure amie quittent la province pour s’installer à Londres. L’espoir de pouvoir y profiter de l’effervescence de la capitale et d’y décrocher un job de rêve chez Harrods tombe cependant vite à l’eau. Si l’annonce de bombardements imminents vient d’une part contrarier leurs plans festifs, le poste rêvé de vendeuse dans un établissement prestigieux se transforme d’autre part en emploi dans une petite librairie de quartier poussiéreuse, tenue par un vieil homme bourru. La guerre gronde et les rêves s’envolent…

L’intrigue de ce roman de Madeline Martin fait un peu penser à « La voleuse de livres » de Markus Zusak, dont la jeune héroïne réconfortait également les habitants en lisant des romans à voix haute au fond d’un abri souterrain lors des bombardements aériens, tout en décrivant la souffrance et les privations des citoyens allemands durant la seconde guerre mondiale.

Le quotidien décrit par l’autrice n’est donc pas celui du peuple allemand, mais celui des habitants de la capitale anglaise durant le Blitz, qui passent une grande partie de leur temps dans des sous-sols et des abris anti-aériens afin d’échapper aux bombardements ennemis. Restituant parfaitement l’ambiance de cette période qui fait terriblement écho aux événements qui se déroulent actuellement en Ukraine, « La librairie des rêves ensevelis » plonge le lecteur dans le Londres de 1940, marqué par le black-out, l’envoi des enfants à la campagne, les rationnements, les refuges anti-aériens, les maisons calfeutrées et la destruction totale de certains quartiers.

Outre l’immersion réussie dans ce Londres dévasté par la guerre, Madeline Martin souligne également le pouvoir des mots durant cette page sombre de l’Histoire. Se découvrant progressivement une passion pour la littérature, Grace va non seulement pouvoir s’évader de l’horreur ambiante en plongeant dans des romans, mais elle va de surcroît contribuer à remonter le moral des habitants de son quartier en lisant à haute voix durant les périodes de confinement dans les abris anti-aériens.

Sans atteindre la profondeur de « La voleuse de livres » de Markus Zusak, « La librairie des rêves ensevelis » propose une lecture finalement assez facile et légère malgré le sujet de fond plutôt sombre. Un bon moment de lecture en compagnie de personnages attachants, avec un petit faible pour Mr Evans, le libraire plutôt revêche qui cache finalement un homme meurtri au grand cœur !  

La librairie des rêves ensevelis, Madeline Martin, Charleston, 304 p., 22,50€

Elles/ils en parlent également : Lily, Petite étoile livresque, Anouk, Sophie, Jessica, A la page des livres, Aurélie, Pascale, Cléo, Laure, Elodie, Ladybooks, Vie de livres

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