Au cours des cinq dernières années, Chris Johanson s’est considérablement éloigné de ses précédents travaux. Réfléchissant à la vie et à l’empreinte matérielle que les êtres humains laissent derrière eux, l’artiste californien a abandonné les substrats en bois pour des toiles et des vêtements mis au rebut et tendus sur des barres de fer trouvées, créant ainsi des peintures lentes et méticuleuses qui rappellent les fresques anciennes ou les mandalas. À l’occasion de son exposition personnelle fin d’année dernière, Considering Unknow Know With What Is, And, à la galerie new-yorkaise Mitchell-Innes & Nash, un très beau catalogue du même nom a été publié. Avec une méthode délibérément mesurée et réfléchie, Johanson considère son travail sur ces tableaux comme un processus méditatif. Il contemple les thèmes de l’impermanence, de la fluidité et de la nature éphémère de l’existence. Les sujets vont des abstractions tourbillonnantes aux têtes émotives flottantes en passant par les armées de fourmis.?L’artiste cherche à mettre l’accent sur les effets curatifs potentiels de la création artistique alors que nous sommes tous confrontés à la surstimulation, à l’anxiété et à la perte qui vont de pair avec la récente situation sanitaire. Johanson peint d’une manière qui est à la fois lente et réfléchie, et qui, de ce fait, crée un espace mental calme et méditatif. “Je travaille de cette manière afin de “ralentir mes pensées, de réduire le bruit de ma vie”, explique t-il. L’ouvrage, entièrement consacré aux récentes explorations de Johanson sur toile recyclée, est conçu par Perron-Roettinger et comprend de nouveaux essais de l’artiste et de Jenny Gheith, conservatrice associée de la peinture et de la sculpture au San Francisco Museum of Modern Art (SFMOMA). Le livre de 128 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne de la galerie Mitchell-Innes & Nash.