Je lis : tony delsham

Publié le 09 avril 2008 par Kristelle Emma
Tony Delsham me boulverse, comme à chaque fois que je le lis. Je suis emportée dans le tourbillon des aventures de ses personnages ; histoires à la fois banales et trépidantes, anodines et rocambolesques où se talonnent l'humour, la passion et  très souvent la douleur. C'est avec entrain, le coeur palpitant de curiosité, que je le suis à travers les paysages de sa Martinique natale, pleins de couleurs de chaleur, d'odeurs et de lumières. Je m'étonne encore de m'intéresser aux passages historiques  et politiques si savamment mêlés au galop de son "conte". Il arrive si bien à dépeindre la culture et la mentalité antillaise d’antan. Tant de ces caractéristiques persistent encore aujourd’hui. Et, lorsque je tiens un de ses livres, tant que la dernière page n'a pas été tournée, je ne peux le déposer.   "Tribunal Femmes bafouées" est la description amère d'"un couple à trois" : la femme, le mari et la maîtresse... Au fil des chapitres, Tony Delsham nous fait entrer à tour de rôle dans la tête de ces personnages : Francine, Raymond et Magali. Ils nous racontent eux mêmes leur enfance, leur évolution et leur perception de cette situation  difficile. On découvre petit à petit leur  passé, leur présent et leur avenir.   Un autre roman de Tony Delsham à ne pas manquer : "Lapo Farine"   "Léon Justor se cherche dans cette Martinique d'après-guerre qui le rejette. Sa laideur et ses habitudes repoussantes en font un paria monstrueux. Malgré tout, il lit une crainte dans ces yeux qui le scrutent. Il croit exister. Pour se maintenir dans ce regard de la répugnance, il s'invente un personnage, «La Po Farine», en s'enduisant d'argile blanche. «Chaque fois qu'il descendait dans un lieu habité, sans aucun doute par un ultime défi, comme s'il avait voulu prouver à la nature qu'il pouvait être encore plus laid qu'elle ne l'avait fait, il se recouvrait d'argile de la tête aux pieds. L'effet était terrifiant.» Il se forge ainsi une épaisse carapace d'homme des bois à serpents et mangoustes. Il se dit préservé de tout, car sous la haute protection du fameux Saint Michel, terrassant le Dragon. Mais, la découverte d'une petite chabine aux yeux verts, abandonnée dans les bois, fait craquer cette carapace. Sandrine, dès lors, illuminera sa vie. Pour elle, «La Po Farine» se fera Léon Justor, respectable dans son commerce, son foyer et son instruction. Sans elle, «La Po Farine» réapparaîtra, tragiquement" Potomitan   Proverbe créole : Tou sa ka trenné ka sali (Tout ce qui traîne se salit) Se dit d'une jeune fille qui change souvent d'amoureux.