Le problème essentiel du film, c’est qu’il tarde à proposer ce qui aurait dû être son atout numéro un, le face-à-face tant attendu entre Sandrine Bonnaire et Catherine Frot, mère biologique et mère fantasmée. Lorsque celui-ci survient enfin, il déçoit par son peu d’ampleur, les actrices semblant aussi tétanisées que leurs personnages. Auparavant, Nebbou aura aligné de façon relativement honnête scènes d’exposition et éléments de montée en tension. C’est correctement construit, en tout cas assez pour éveiller l’attention jusqu’au moment du dénouement.
Mais les langues et les cœurs se délient, et L’empreinte de l’ange de proposer un mini-twist moyennement surprenant mais qui vient remettre bien des choses en question. Y compris la légitimité de l’ensemble du film, qui perd toute crédibilité – notamment le prologue, balayé du revers de la main. Même une conclusion un rien surnaturelle aurait été moins rageante que cette fin-là, qui met au rebut l’ensemble de l’étude psychologique effectuée dans les premières bobines. Dommage que la réunion de tant de talents – car Nebbou est loin d’être manchot et son casting a de la gueule – donne finalement une telle impression de gâchis…
5/10
(également publié sur Écran Large)