Petite analyse du conflit russo-géorgien pour les nuls.

Publié le 13 août 2008 par Josst


  

Les Jeux Olympiques c'est vraiment cool et puis c'est ludique, on s'amuse à compter les médailles des français, à essayer de compter celles de Laure, à classer les pays selon la taille de leur délégation, à inventorier le nombre d'opposants au régime de Pékin à qui il manque une dent ou bien la liberté... m'enfin qu'est-ce que j'dis là! Vite! Censure!
Hum hum. Indéniablement, tout ça reste donc très groovie.
Plus près de chez nous pourtant, aux portes de l'Europe, se joue une autre compèt' carrément plus classe, un truc dans l'air du temps avec des flingues et des explosions. Un truc plus intéressant que les ( quand même bien sympathiques) JO, et qui pourrait bien changer un certain ordre mondial établit maintenant depuis le début des années 90.

Alors voilà, comme je ne suis pas un spécialiste des questions stratégiques mondiales et que la défaite est à peu près la seule chose dont j'ai pu faire l'approche empirique au Monopoly, jeu éminament stratégique s'il en est,  j'ai décidé de vous dispenser une petite leçon de géopolitique que j'ai modestement intitulé "petite leçon de géopolitique pour les nuls par un nul". 
Afin de contextualiser mes navrantes explications il importe de revenir rapidement sur ce qui a amené au conflit entre la Géorgie et la Russie d'une part et les Etats-Unis et la Russie (indirectement) d'autre part.
Dés la fin du XVIIIeme siècle, la Géorgie, petit pays historique du Caucase alors partagée entre Perses et Ottomans, se voit soutenue dans son combat pour la souveraineté par la Russie. Un combat qu'elle gagne en partie dés 1864, avec la reprise d'une large partie de ses terres, et qu'elle achève définitivement avec la déclaration en 1918, de son indépendance.  Une "liberté" retrouvée dont la Géorgie ne parvient à profiter que trois années puisque dés 1921, l'implacable Armée rouge de Lénine s'empare du nouvel Etat souverain qui deviendra dés 1936 la République socialiste soviétique de Géorgie.

Lorsque l'URSS s'effondre (nb pour les nuls: attention ceci est une figure de style) en 1991, la Géorgie doit faire face aux ardeurs nationalistes des provinces russophiles ( nb: qui aiment la Russie comme un zoophile aime les petits animaux ou qu'un arénophile aime collectionner le sable) de l'Abkhazie ainsi que de l'Ossétie du Sud.
Si l'Ossétie du Sud proclame son indépendance par référendum en 1994 une première fois et entend bien se rapprocher de sa voisine du nord ( l'Ossétie du Nord Alanie) avec qui elle partage de nombreuses valeurs culturelles, la communauté internationale, elle,  à la différence de la Russie, refuse pour le moment de reconnaître son existence en tant qu'Etat souverain.

Fin 2003, la Géorgie est balayée (nb: figure de style) par une des révolutions de couleur qui touchent alors  plusieurs sociétés post-communistes de l'Asie Occidentale et de l'Europe de l'Est. Ces nombreux coups d'Etats, bien qu'apparemment spontanés, initiés le plus souvent par une jeunesse étudiante qui s'inscrit en opposition du pouvoir, seraiten fait le fruit d'une volonté  américaine, soucieuse de bouleverser l'ordre établit de ces régions et de renverser le régime d'Etats, alors vus comme proches de la politique Moscovite. (lien , relien en anglais)

Lorsqu'en 2003, passée la révolution des roses, Mikhail Saakachvili (à prononcer miraille sakachvili)  prend le pouvoir, il fait de la Géorgie un pays résolument tourné vers l'OTAN et surtout vers les Etats-Unis avec lesquels lui et son gouvernement ( formés à la vision américaine de la politique) gardent de fortes attaches idéologiques et financières. ( plus d'explications )
Des attaches également effectives sur le plan militaire puisque dés le mois de juillet, soit quelques jours avant le début des affrontements avec l'Ossétie du Sud, 1200 soldats américains ont manoeuvré communément avec les géorgiens dans un exercice militaire alors dénommé "réponse immédiate".(lien en anglais et puis encore ici, en anglais)
La suite, même nous les nuls, on la connaît.
Le 7 août, quelques heures avant la cérémonie d'ouverture des Jeux, le président géorgien décide l'attaque militaire de la capitale de l'Ossétie du Sud (Tskhinvali) provoquant la colère de la Russie. Menacée sur ses frontières, elle ne tardera pas à réagir et à défendre la province ossète, son gouvernement comme ses citoyens.
Au delà du simple affrontement russo-géorgien il faut y voir là le conflit symbolique et indirect entre les deux grands acteurs qui régissaient l'ordre mondial de 1945 à 1991. 
Un conflit qui pour la première fois depuis l'achèvement de la guerre froide semble profiter à la Russie de Poutinede Medvedev et sous tend la fin d'une organisation mondiale "uni-polaire" initiée dés 1991 par l'OTAN durant la crise du Golfe.
Alors bien sur, on aurait pu s'étendre sur la question énergétique et les luttes d'intérêts qui courent autour du pipeline BTC  dans cette région, mais bon, qu'est-ce que vous voulez, tout ça me dépasse.

 
Le conflit en vidéo: ( reportage en anglais).


On comprend mieux avec l'image et le son...


Le conflit en Abkhazie et Ossétie du Sud
envoyé par IRIS-FRANCE