The Dandy Monkeys au Dôme à Saint-Brieuc, le 24 novembre 2022

Publié le 28 novembre 2022 par Concerts-Review

The Dandy Monkeys au Dôme à Saint-Brieuc, le 24 novembre 2022

NoPo

MY TAYLOR IS BITCH - DANDY MONKEYS au Dôme à Saint-Brieuc le 24/11/2022
PART II DANDY MONKEYS
Je disais donc en fin de Part I :
"Je remarque le petit singe en jouet accroché au kit de batterie de My Taylor is Bitch, sans doute le monkey du dandy, super transition non?"
DANDY MONKEY garantit le circuit court. Ils se forment en 2014 à Guingamp. Engagés est leur credo et ça n'a rien à voir avec l'église qui en prend pour son grade!
Après quelques mouvements dont un changement de bassiste et le départ récent (moins d'un mois) de leur dernier chanteur, 4 survivants résistent encore en réorganisant attaque et défense :
Drums & choeurs : Dav' (David morvan)
Bass : Bobby (qui remplace Nicolas Savard depuis le mois d'Avril)
Guitar : Kriss (Christophe Ambroise)
Guitar & vocal : Jimmy Dorey
Efficace le changement de plateau, voici donc venir les Dandy Monkeys.
Après l'intro, Jim annonce une heure de concert. On se prépare à l'échauffement (bah, My Taylor avait déjà fait le boulot).
'Virtuelle réalité', une gangrène, démarre pourtant dans un rythme sautillant. Les textes engagés et le ton cynique n'interdisent pas les 'lala lalala' en fin de course.
Jim présente 'Tentacules' comme une incitation à terminer la phrase du refrain 'Les tentacules de l'Etat t'en...'. Ils ne s'en priveront pas eux même au bout du bout.
La provocation ne contrarie pas le gros groove de leur rock. La basse montre ses muscles et David cogne comme un dératé!
Un arpège à la guitare ouvre pour une 'Femme sans nom' puis laisse place à un riff droit. Des jouets pour des hommes sans visage, on comprend.
Le ton lourd de sens, autant que musicalement, les fait perdre (nos sens) en nous bousculant. L'essence, les musicos, eux, n'en manquent pas!
La guitare de Kriss tapisse chaque morceau de notes excitantes. Elle ouvre le bal, en wah-wah, avant de dégainer un riff acéré.
Les couplets déroulent sur une rythmique dansante pour mieux trancher avec le refrain enragé.
Un dernier pont finement ciselé monte jusqu'au solo percutant. 'Le bal des enfoirés' claque sa foi.
'Nuit de cristal' ou les manifestations violentes anti-juives du 9 Novembre 1937 en Allemagne. Le titre ramone dans une atmosphère aussi lugubre qu'un Nirvana millésimé.
La cadence martiale plombe les accords des guitares qui s'accrochent comme elles peuvent.
Le cristal ne luit pas dans la nuit noire, ce sont des débris de verre sur lesquels on perd l'équilibre.
'Sous la croix' raye la religion d'une croix rouge, épaisse et baveuse, un vrai réquisitoire contre les prêtres! Punk attitude!
C'est pas gai mais ça rame pas! Un bon riff tueur et des secousses autant dans le rythme que dans les textes qui balancent.
'Perpette' n'avance pas pépère et ne s'enferme pas.
Kriss prend de chouettes positions pour la photo sans pour autant lâcher les riffs... enfin si, ils les lâche, le bougre, et que dire de Bobby, en grand écart et grimaces?
Il doit avoir trop mal aux cuisses! David crashe ses cymbales, la Charleston souvent ouverte (j'ai dit Charleston, faut pas confondre!)...
La survie aujourd'hui, une 'Utopie'? Un slow? Si! Son ... son envoie valser les danseurs sur un arpège touchant avant que la basse grondante ne décide de déclarer les hostilités.
Jim avait invité les spectateurs à danser tendrement; David l'avait corrigé, la douceur n'ira pas jusqu'au terminus.
A la cassure, 'Utopie' cé... (justement fallait que j'aille aux WC!), c'est idéal pour un bon pogo des familles!
Un riff furieux s'emporte et tout le monde suit.
A l'intro de 'Mon roman' la guitare fait des bulles et pétille.
On saute ensuite sur une mine, gros riff qui bastonne en alternance avec un ornement sombre soulignant une profonde remise en cause personnelle dans les mots.
'Face au miroir' encore un slow? Une balalde, un peu déchirée, dirons-nous qui laisse de la place à une basse orageuse.
Une corde électrique pleure puis le riff serre les dents pour faire front à l'avenir.
Le répertoire tape les 4 titres de l'EP 'Evolution', fait 'maison'.
Le dernier 'Obsession' n'a rien à voir avec le tube de danse latine d'Aventura.
Court, il démarre avec une basse batterie, complices dans les rebonds. Le riff simple et l'accélération fulgurante s'apparentent aux hymnes keupons.
'Eva' dont nous en rêvant, l'arpège tend sa toile comme un drap.
La rupture abrupte fait tout vriller vers un espèce de rockabilly balayé sur les cordes..
Jim rend hommage à Steven, leur chanteur disparu... chez les chtis, c'est pire d'après lui!
Quel humour corrosif!
'La rumeur' glisse insidieusement sur une valse à 3 temps. La guitare en profite pour fignoler ses arpèges et ses accords.
A deux, c'est encore mieux, l'enchevêtrement fait frémir voluptueusement (et me faites pas dire ce que je n'ai pas dit!).
Nous encaissons avec délectation le solo furieux et on se laisse bercer jusqu'à lalalala rumeur.
Malgré ce parti pris, dénonciateur et parfois dépité, les musiciens partagent le plaisir de donner et de partager. Amen!
Merde, Jeremy bosse demain et sa nuit de sommeil se réduit comme peau de chagrin! On file sous les dernière notes d'Etat de fait' tombant toujours aussi drues dans des constats amers.
Dehors, la nuit est obscure, heureusement, il reste des étoiles...
L'estaminet gagnerait à être plus connu, programmation riche et variée (et surtout pas avec un 'a' devant), on ne rechigne pas à monter ses marches jusqu'au Dôme... Stairway to heaven?
SETLIST
1-Intro
2-Virtuelle réalité
3-Tentacules
4-Femme sans nom
5-Le bal des enfoirés
6-Nuit de cristal
7-Sous la croix
8-Perpette
9-Utopie
10-Mon roman
11-Face au miroir
12-Obsessions
13-Eva
14-La rumeur
15-Etat de fait